2009 - Un ange à ma table


The Kills en janvier 2008


The XX en avril 2009


Indochine en janvier 2010


The Kills ont aussi été repris pour la séance photo du livre Kissing My Songs :




Inutile de souligner l'absence évidente de points communs musicaux. La mention de The Kills et de The XX a disparu des interviews de Nicolas en même temps qu'ils disparurent de la mode. Nicolas comme toujours, n'était intéressé que par le fait de piocher dans les visuels des groupes hype, ce qu'il admet sans pression :

"Aujourd'hui le clip m'intéresse moins, j'ai un peu l'impression d'avoir fait le tour du sujet. J'y ai mis des références notoires, le clip de the XX, celui de The Kills, la rétroprojection que j'ai toujours utilisée. Deux ou trois pochettes de disque, le film Lost in Translation... Il y a comme toujours quantité de références dans ce clip, et je n'ai aucune honte à le dire. Je n'ai rien volé, ce n'est pas du plagiat ! J'avais parlé de ça avec Luc Besson, il m'avait fait remarquer une référence à Bienvenue, Mister Chance, qui est l'un de mes films de chevet, comme il l'est aussi pour lui. Dans le clip de Un ange à ma table, on voit Suzanne et moi de profil, dans les couleurs d'une pochette de Placebo. Quand je suis sur son épaule et que je lui parle, c'est la scène devenue mythique de Lost In Translation, quand ils se parlent et qu'on ne saura pas ce qu'ils se sont dit. Je puise mes références partout, et j'en sème partout. Je suis le plus grand voleur, en fait. Ça a été mon gros problème durant l'écriture de La République des Meteors, je ne savais pas du tout où j'allais. J'étais à sec, et il y a eu encore un miracle, parce que je ne voulais pas d'un album conceptuel, et pourtant il s'est avéré en être un encore, c'est un miracle. Je ne peux pas concevoir tout ça différemment, c'est en moi. Je ne sais pas comment les gens qui travaillent autour de moi le ressentent. Si ça ne les énerve pas que je touche à tout ? Je suis dans une position où je ne réalise pas l'importance que j'ai pour un certain nombre de personnes. Et la popularité, je ne m'en rends pas compte non plus, parce que je vis normalement. Je suscite sûrement du respect comme de la jalousie, ou de l'intérêt.
Boris dit que je suis visionnaire, mais ça m'ennuie qu'on me voit comme ça. Je ne suis pas calculateur, je 'sens' les choses qui vont peut-être arriver. Pourquoi aujourd'hui, avec un album comme La République des Meteors, qui n'est pas un sujet facile, on voit arriver autant de gens qui veulent nous voir en concert ? Est-ce que ces documents sur les guerres, sur l'histoire, c'est visionnaire ou pas ? Je l'ignore. Un jour, j'avais rencontré Jamel Debbouze, et il m'avait dit : 'tu te rends compte que tu n'as jamais été à la rue ?' Il voulait dire qu'on n'avait jamais été ringards, pourtant on a essayé de nous faire passer pour des ringards, mais je crois qu'on a toujours essayé d'innover. Le côté innovateur, je le vois dans ma volonté de toujours être le premier à faire des trucs : le premier à faire Bercy, le Stade de France... Mais j'ai aussi utilisé des recettes. Pour la photo du Stade de France, on pourra dire que j'ai copié : oui, c'est la photo d'Avedon !




J'ai toujours adoré l'émulation, j'aime bien l'idée des Stones qui voient les Beatles faire un album psychédélique et qui se précipitent pour en faire un aussi.
J'ai sans doute engendré quelques monstres. Quand je vois arriver des groupes post-Paradize, qui sont inspirés d'Indochine, des gens qui nous copient, c'est un peu décevant. Des espèces de groupes emo, qui ne marcheront jamais. Ce principe de signer des clones, on l'avait déjà vécu dans les années 80. Pour finir  sur ce point, je ne dis pas que je suis visionnaire, je dis que j'ai surtout beaucoup de chance : d'avoir rencontré Oli, d'avoir ce public... Mais je ne m'endors pas sur mes lauriers, et c'est venu depuis le début. Quand on a eu ce premier succès, je l'ai vécu comme une catastrophe, parce que je me demandais comment on allait en avoir un deuxième de la même teneur."

Nicolas Sirchis in Indochine, le livre, Jean-Éric Perrin, 2011


Nous, ce qui nous pose question, c'est ce besoin curieux de se défausser de toute accusation de plagiat dans le livre officiel de 2010. Se rendait-il compte qu'il allait trop loin, et voulait-il anticiper la réaction des critiques ? Répondait-il à Christophe Sirchis qui avait repéré plusieurs "références" dans Starmustang, comme il semble également le faire au sujet de Stéphane dans le même livre officiel ? Est-ce également pour alléger son fardeau qu'il prétend souffrir de groupes qui les copient - après avoir béni les indéfendables Divisions de la pop ? L'image que nous renvoie ce blabla préparé comme une plaidoirie, c'est celle d'un homme dont la conscience n'est pas tranquille.

L'inspiration, l'émulation, la référence, l'hommage, c'est une chose. Mais ce n'est pas parce qu'il avoue avoir piqué certaines choses que cela règle la question. Reste que Nicolas ne sait parler que de pochettes d'albums et de looks, et ne sait pas s'inspirer musicalement de ce qu'il aime, encore moins digérer ses influences. C'est un homme sans idées, sans pensée, qui semble croire qu'une collection de visuels suffit à bricoler un discours. Les personnes qu'il cite se sont inspirées de beaucoup de choses - David Bowie par exemple était le premier à s'inspirer ouvertement, philosophiquement et musicalement, des époques qu'il traversait - mais ne se sont jamais contentées de ressortir exactement la même tambouille avec leur propre sceau. Or nous montrons au fil de ce blog que Nicolas ne sait que s'inspirer de choses superficielles pour les recracher telles quelles, tout cela en pensant avoir fait le tour de la question après avoir réalisé un clip ! Lui-même nous avoue que ce qui l'intéresse c'est d'être le premier.

Dans ce cas, peut-être faudrait-il considérer des propositions moins ouvertement référencées.
"La référence est une déférence mêlée d'une soupçon de gloire par procuration."
Simon Reynolds in Retromania, Le Mot et le Reste, 2012

Voir aussi sur le blog : 2009 - La République des Météors