Ramassage scolaire

Une petite chronologie pourrait s'avérer utile.

22 juin 1959 : Naissance des jumeaux Sirchis à Antony en banlieue parisienne 🇫🇷.

1961 🇧🇪 : Déménagement en Belgique, à Uccle dans la banlieue bruxelloise. Les jumeaux sont à l'École européenne de Bruxelles ⚛️. (Voir : témoignage de Nicolas dans Fréquenstar)

1965 - 1966 : Entrée des jumeaux (six ans) en onzième (CP) au Lycée Français de Bruxelles (voir vidéo plus bas). Selon Starmustang, c'est un lycée très exigeant. Les parents d'élèves sont riches. Un certain complexe de classe semble s'installer. Les résultats scolaires baissent au fil du temps. "On est resté là jusqu'à 12-13 ans" (Nicolas, 1986) En fait jusqu'à dix ans.

1966 - 1967 : Dixième (CE1)

1967 - 1968 : Neuvième (CE2)

En 1967, dans un contexte de guerre froide et de forte exigence d'un bon niveau scientifique de la population européenne, sont mises en place les mathématiques modernes (qui donnèrent leur nom au groupe). Ce fut le cas notamment en France et en Belgique, avec la fameuse théorie des ensembles dont se souviennent beaucoup de gens de cette génération.

1968 - 1969 : Huitième (CM1)

1969 - 1970 : Septième, avec Madame Gérard, la prof de français qui frappait avec une règle en métal les doigts des élèves qui faisaient des fautes. Il est question que les jumeaux (10 ans) redoublent. Dans un contexte familial difficile, les enfants sont placés dans un pensionnat près de la frontière, à quelques kilomètres de la maison de Tournai.

1970 - 1972 : Les jumeaux ont 11 ans. Deux ans au collège Saint Jean-Baptiste de la Salle à Estaimpuis, pour la sixième et la cinquième. Il est avéré que des actes pédophiles y ont eu lieu, et Christophe Sirchis en parle beaucoup. L'autrice du parpaing s'est fait une séance urbex sur place, et relaie les lettres déchirantes des jumeaux à leurs parents, révélatrices d'un profond malaise.

"Cette pension était une horreur, perdue en pleine campagne. Par contre ce sont les années où j'ai le mieux travaillé en classe, j'étais le premier."

"En plus, on était très mal considérés. Les autres gosses venaient de Lille et du Nord, on les appelait les 'Yankees', et on ne les aimait pas. Ils étaient très vulgaires."

Nicolas Sirchis, Indochine, Jean-Eric Perrin, 1986

 

"C'est néanmoins dans cette période que j'ai été le plus brillant."

Nicolas Sirchis in L'ombre des mots, Thierry Desaules, 2008

La chorale du collège d'Estaimpuis, 1965

Il y a d'ailleurs une dissonance sur l'histoire de la chorale. Nicolas avait dit précédemment :

"Il y avait une chorale dans cette école, la petite chorale d'Estaimpuis. Pour moi c'était un rêve, parce que je passais dans les couloirs et je voyais des photos... Ils prenaient l'avion pour aller en Israël, aux Etats-Unis... Donc, j'ai postulé, et malheureusement, au bout d'une heure, ils m'ont jeté parce que je n'avais pas la voix. Déjà, ça commençait..."

Nicolas Sirchis, Insolence Rock, 2004


C'est d'ailleurs repris tel quel dans L'Aventure Indochine. Mais :

"J'ai essayé d'entrer dans la chorale, mais il fallait s'asseoir sur les genoux du prêtre... Et j'ai tout de suite senti le roussi là-dessus. Donc, nan nan nan. Officiellement l'histoire c'est on m'a refusé, mais je... J'avais le nez, là-dessus."

Nicolas Sirchis, Une belge histoire, RTBF, 2021


1972 - 1973
🇫🇷 : Retour en France, à Châtillon. Nicolas et Stéphane (13 ans) sont en quatrième au CES (Collège d'Enseignement Secondaire) Paul-Eluard à Châtillon.

1973-1974 : Stéphane (14 ans) entre en troisième. Nicolas est réorienté en "classe de transition", toujours à Paul-Eluard.

 
Il est difficile de savoir avec certitude si cette réorientation s'est opérée en quatrième ou en troisième. Quoi qu'il en soit, la condition des jumeaux, séparés pour la première fois, est difficile à vivre à un âge où l'on se construit et où l'on apprend à affirmer son individualité.

"On rentrait en quatrième, et il y avait une histoire de quotas : il fallait que 50% des élèves aillent au bac, et le reste en technique. Et moi qui avais exactement les mêmes notes que Steph, je me suis retrouvé en quatrième aménagée, c'est à dire avec les zonards ! J'étais dans une classe de paumés et de loubards, tandis que mon frère se retrouvait dans une classe bien, avec plein de filles en plus, choses dont j'étais également jaloux !"

Nicolas Sirchis, Indochine, Jean-Eric Perrin, 1986


L'histoire de quotas
est relayée dans Le Septennat.

"Le terme est une façon élégante, plutôt hypocrite de désigner une classe poubelle où l'on réunit tous les élèves en grande difficulté considérés comme inaptes à suivre le cycle normal."

Christophe Sirchis, Starmustang, 2012


Cette orientation en classe de transition avec son lot de moqueries de la part des autres élèves, alimente (et c'est compréhensible) la susceptibilité et la colère de Nicolas. Nous sommes alors à une époque où les recherches sur les troubles de l'apprentissage, de l'attention, du langage, etc. n'étaient pas aussi poussées qu'aujourd'hui. Des enfants présentant des troubles très divers, peu compris, voire balayés d'un revers de la main, pouvaient se retrouver en vrac dans de telles classes.

C'est aussi à cette époque que Nicolas se voit journaliste et invente son propre journal, Interpress, inspiré par les variétés qu'il regarde à la télévision.

"Son magazine est un peu enfantin, rempli de fautes d'orthographe mais l'intention s'y trouve. Elle reflète une sorte de frénésie créative, mais une création par mimétisme."

Christophe Sirchis, Starmustang, 2012

 

"J'ai eu mon BEPC (brevet des collèges, ndlr), mais le lycée ne voulait pas que je me rende en second cycle. Ils voulaient m'orienter vers le technique, pour apprendre la comptabilité, alors que j'avais de bonnes notes. Ça a accentué ma révolte contre les profs. Dans cette classe, on avait l'impression que tous les efforts qu'on pouvait faire ne servaient à rien, puisqu'on était sur une voie de garage, qui ne pouvait que mener au technique, au mieux !"

Nicolas Sirchis, Indochine, Jean-Eric Perrin, 1986

 

"À la fin de la 3e, je suis allé dans un cours privé à Paris, parce que là où j'habitais, en banlieue, on voulait m'orienter vers un CET de comptabilité. J'écrivais beaucoup de dissertations dont j'étais très fier, mais je me heurtais souvent à des profs qui trouvaient mon style trop symbolique. À part le français, l'école ne me passionnait pas. Je regardais beaucoup trop la télévision et ça m'empêchait de bosser mes cours."

Nicolas Sirchis, OK!, mars 1988


1974 - 1975 : Nicolas (15 ans) rentre en seconde au Cours Montaigne à Clamart. Stéphane poursuit au lycée Emmanuel-Mounier, à Châtenay-Malabry.

"[Ma mère] m'a envoyé dans une école privée, au Cours Montaigne à Clamart, où je suis resté un an seulement, parce que ça n'allait pas du tout."

Nicolas Sirchis, Indochine, Jean-Eric Perrin, 1986

 

"Il lit Hugo en seconde, mais n'arrive pas toujours à finir les livres qu'il commence."

Marc Thirion, Le Septennat, 1988


1975-1976
: Nicolas (16 ans) rentre en première à St-Sulpice, rue d'Assas à Paris, un lycée privé. (avec les "petites BCBG".) Stéphane le rejoint au cours de l'année "après s'être fait vider du lycée" pour avoir "planté un drapeau noir".

"En première, je n'avais pas des résultats très brillants ; dans les classes privées, tu as soit les super-bûcheurs, l'élite, et puis le reste qui est là parce qu'il s'est fait vider d'ailleurs et qui ne fout rien."

"C'est là, parce que je fréquentais les abords du lycée Montaigne, que j'ai rencontré les cousines de Dimitri. Je commençais à sortir beaucoup, le soir, et à faire la fête. [...] J'avais complètement perdu Stéphane de vue, on n'avait pas du tout les mêmes copains."

Nicolas Sirchis, Indochine, Jean-Eric Perrin, 1986


En 2006, Nicolas ramena l'épisode du drapeau noir à lui (!), tout en s'estimant sauvé par tous les dieux du monde après son échec scolaire.

Le collège-lycée St-Sulpice à Paris, rue d'Assas

C'est à cette époque que Nicolas découvre Bowie.

Voir : David Bowie

"Moi j'adorais les bouquins, c'est vrai que euh... à partir de quinze ans, bon, on avait chacun le bouquin de Breton dans sa poche, c'était cette mode-là, c'est à dire que, on faisait partie de cette adolescence qui aimait Rimbaud, Breton, Mallarmé, les surréalistes et caetera, donc j'ai commencé à lire ça. Et à vingt ans, j'ai décroché pendant cinq ans quoi. J'étais plus dans la musique, dans la photo, dans les trucs."

Nicolas Sirchis, Frequenstar, 1992


N'oublions pas que les trucs ici évoqués incluent largement la bande dessinée. Et c'est là qu'il est amusant de réentendre Nicolas expliquer que les jeunes garçons de Singles Collection doivent représenter "ce qu'aurait pu être le groupe, quand on avait 16-17 ans..." !

Voir : Singles Collection 2001 - 2021, Marguerite Duras et la bande dessinée

"Élève au lycée Saint-Sulpice, je séchais les cours pour aller prendre l'air là-bas. [au jardin du Luxembourg, ndlr)"

Nicolas Sirchis, le Figaro, janvier 2012


C'est à cette époque qu'il aurait croisé Renaud.

"J'ai redoublé ma première, et on s'est fait virer tous les deux à la fin de l'année à cause d'un canular. [...] on avait mis de l'Aspégic dans un sachet de plastique, et en classe on faisait semblant d'en respirer et d'avoir des impressions !"

Nicolas Sirchis, Indochine, Jean-Eric Perrin, 1986

 

"Un seul bon souvenir, ce professeur d'histoire-géographie qui arrivait avec Libé dans cet endroit où il ne fallait pas trop se montrer avec des journaux de gauche : 'il y avait tout le temps des descentes de fafs, nous n'étions pas loin d'Assas...'"

Le Septennat


À l'époque on ne sait pas, mais aujourd'hui, le collège-lycée St-Sulpice porte une attention toute particulière à une éducation adaptée à des profils différents, et propose notamment des classes dédiées aux enfants "dys". L'université d'Assas, où l'on étudie principalement le droit, est toujours réputée pour abriter une large faune d'extrême-droite.

Horses, dont la diffusion en France s'est faite courant 1976

1976-1977 : Nicolas et Stéphane (17 ans) redoublent donc leur première, ailleurs.

"Avec mon frère, on s'est retrouvé dans un cours rue de Varennes, près de Matignon. Là c'étaient les mômes du septième arrondissement, encore pire que les BCBG ! On a essayé de les 'convertir', mais au bout de trois mois on a encore été virés ! Parce que les parents sont allés se plaindre à la direction que les deux nouveaux élèves, les Sirchis brothers, essayaient de convertir leurs enfants au gauchisme et au rock'n'roll. On était arrivés pour le second trimestre. Il n'y avait que des filles hyper chic et travailleuses dans cette classe, et nous on débarquait avec nos cheveux longs."

Nicolas Sirchis, Indochine, Jean-Eric Perrin, 1986


Les jumeaux n'ont donc passé que trois mois rue de Varennes, et sont restés en dehors du parcours scolaire jusqu'à la rentrée suivante. C'est à ce moment-là que Nicolas travaille "trois mois à l'EDF, pour [se] payer une école privée encore plus chère, l'école Port-Royal, pour passer [son] bac". (Indochine, 1986).

1977 - 1978 : Selon l'auteur de Starmustang, c'est Stéphane (18 ans) qui rentre au lycée privé de Port-Royal. Il ne sait pas ce que fait Nicolas au juste. Nicolas a plusieurs fois évoqué son inscription à Port-Royal cette année-là, mais il n'a jamais été dit que les deux aient été ensemble à Port-Royal. Quoi qu'il en soit, Nicolas est en classe de terminale avec une première tentative infructueuse au bac A (littéraire). Bien que ne lisant pas beaucoup, il est possible qu'il ait choisi, comme beaucoup d'élèves encore aujourd'hui, une filière littéraire par dégoût des maths.

"Ses notes en maths et en anglais (qu'il n'arrive pas à écrire) sont insuffisantes."

Le Septennat


L'anglais, Nicolas n'y arrive toujours pas et nous n'avons pas besoin d'épiloguer à ce sujet.

"La première fois je l'ai passé par correspondance, la seconde à Port-Royal, la troisième fois je ne sais plus, bref je l'ai raté quatre fois ! J'ai fait une année de terminale, une année de capacité en droit, un an de lycée d'adulte, enfin je ne fichais rien pendant dix mois, et je bossais à fond les dernières semaines, ce qui n'est pas la meilleure technique."

Nicolas Sirchis, Indochine, Jean-Eric Perrin, 1986


"Je n'ai pas eu mon bac la première année, j'ai redoublé, l'ai passé en candidat libre et ne l'ai toujours pas eu, car je crois que je n'étais pas bien : j'étais très déprimé, je ne savais pas où j'allais, j'étais angoissé. Puis j'ai voulu faire du droit, j'ai donc passé une capacité en cours du soir, pendant deux ans."

Nicolas Sirchis in Indochine, Rafaëlle Hirsch-Doran, 2021


Comprenez-vous pourquoi il faut être prudent avec les vieux souvenirs ? La chronologie est compliquée à établir proprement, tant les sources et la mémoire des uns et des autres discordent. Rappelez-vous en tout cas que Nicolas a remaquillé par la suite son vieux projet de Port-Royal en "pour me payer une guitare" !

Voir : Nicolas et la guitare


Quant à Stéphane, il a aussi échoué au bac une première fois. On ne sait pas avec certitude où il a passé son année de terminale, mais plusieurs sources s'accordent sur beaucoup de temps passé dans des activités militantes, ainsi que la pratique de la musique avec son frère aîné.

1978 - 1979 : Les Espions existent avec Nicolas (19 ans) au chant et Stéphane à la guitare avec Alain Dachicourt. Le Septennat et Starmustang évoquent une orientation en droit pour Stéphane. Nicolas a formellement évoqué son inscription en capacité en droit (une filière professionnalisante et rapide pour des non-bacheliers, qui existe toujours). C'est sa deuxième tentative au bac (le diplôme de capacité en droit ?).

"A part mon frère ils étaient tous plus vieux que moi. Alors j'ai continué à zoner, en faisant une capacité en droit dans une fac, mais de très loin..."

Nicolas Sirchis, Indochine, Jean-Eric Perrin, 1986


"Après avoir raté son bac, Stéphane quitte Paris pour la Plagne tout en continuant à suivre des cours par correspondance. Il pense un temps s'orienter vers une carrière juridique, puis songe à s'occuper d'enfants : il entre en fac de psycho à Malakoff. Nicolas, quant à lui travaille trois mois à l'EDF pour se payer une nouvelle école privée, Port-Royal. À quatre reprises pourtant, il recevra une note stipulant qu'il est collé au bac."

Le Septennat


À l'hiver 1978, Stéphane est en saison à la Plagne et en fait plausiblement quatre. Ayant un très bon niveau, il passe le monitorat de ski mais le rate. Bien qu'il ait joué occasionnellement les aide-moniteurs et remplaçants, son boulot sur place, c'était perchiste (le gars qui vous donne la perche au tire-fesses).

Plagne-Centre en 1980 (source)

1979 - 1980 : Supposément une année au "lycée d'adulte" évoquée dans le livre Indochine, et une troisième tentative au bac, mais Nicolas (20 ans) est plus occupé par ses activités de manager des Espions et se montre assez oisif. Il n'existe pas d'autre précision sur ce fameux lycée d'adulte. Il est plausible que ce soit lors de la rentrée 1979-1980 que Stéphane entre en fac de psycho à Malakoff. Cela implique, en toute logique, que sa deuxième tentative au bac ait été la bonne. On ne sait pas exactement quels sont les "cours par correspondance" que mentionne le Septennat, mais Stéphane révélera plus tard avoir emmagasiné des connaissances :

"Je n'ai jamais essayé d'analyser psychologiquement, à la lumière de mes connaissances dans ce domaine, le comportement hystérique de certains de nos fans, surtout pendant les concerts."

Stéphane Sirchis, Indochine, 1986

 

"Il est parfois moniteur de ski mais doit renoncer, faute de temps pour valider un diplôme officiel."

(Page Wikipédia de Stéphane Sirchis)


Ce Stéphane franchement occupé, doublé aux exigences de Nicolas de faire son truc à lui, participe à expliquer les débuts d'Indochine en trio, avec la sortie d'un premier 45T en février 1982.

1980 - 1981 : S'il y a vraiment eu une quatrième tentative de Nicolas au bac, c'est cette année-là. Il a 21 ans. En candidat libre, sans être inscrit nulle part et donc voué à l'échec.

Rentrée 1981
: Il est question pour les jumeaux de partir au service militaire. Selon Le Septennat, Nicolas "se retrouve à Melun le 4 août 1981, dans le domaine de la communication en morse". On peut aisément imaginer le désastre concernant l'apprentissage d'un tel alphabet. La suite est connue : problème de santé pour Stéphane, overdose volontaire de Tranxen pour Nicolas.


29 septembre 1981
: Premier concert d'Indochine, les jumeaux ont 22 ans. Dimitri a 17 ans et s'apprête à passer son bac pour la première fois.

"Stéphane : Et Nicolas pouvait pas l'aider parce qu'il a raté lui quatre fois son bac...
Nicolas : À chaque fois il le place... Et à chaque fois il le placera, ceci dit ça m'a pas empêché d'avoir 16 en philo hein j'te signale...
- Ohohohohoh 16 en philo, eh j'veux voir la note hein, j'veux voir le papier !"

(MCM, 1996, voir ci-dessous)

 

Il est peu dire que Nicolas et Stéphane se sont battus et débattus avec le système éducatif, intransigeant à toute forme de déviance, volontaire ou non, d'un conformisme que l'on mesure difficilement de nos jours.

"Ce qui me fait chier c'est que les gens pensent que j'écris n'importe quoi... J'en ai marre. Alors qu'il y a un sens. Mais c'est vrai que c'est un sens un peu alambiqué, un peu ambigu. Puis quand j'étais à l'école c'était pareil. On comprend rien à votre rédaction, on comprend rien... à votre dissertation..."

Nicolas Sirchis, Black City Parade, le film, 2013

 

"Un jour, je serai quelqu'un de connu et je reviendrai cracher sur la gueule de tous ces profs !"

Nicolas Sirchis à propos de son adolescence dans Indochine, Jean-Eric Perrin, 1986


Ce jeune Nicolas revanchard, désireux de devenir quelqu'un, une star, correspond à la personne décrite par son grand frère ainsi qu'à la suite de l'histoire. L'on peut comprendre aisément que ce parcours scolaire chaotique, avec sa dose de traumatismes, et les relations houleuses avec le système scolaire, ont laissé une empreinte profonde sur Stéphane comme sur Nicolas. À noter et c'est loin d'être anodin : dans le livre de 1986, Stéphane ne parle quasiment pas de l'école alors que son frère s'y étale sur quatre pages.


Mai 2014
: Nicolas (54 ans) se justifie d'avoir manqué son bac à cause des maths. Si ce 16 en philo évoqué plus haut ne sort pas de l'imagination de Nicolas, il est plausible qu'il ait été obtenu à Port-Royal. Mais si toutes les informations sont à jour, il semble qu'une note si élevée dans une matière à si fort coefficient dans un cursus littéraire n'ait pas suffi à rattraper un 2 en maths. C'est dire si le bulletin devait être catastrophique dans toutes les autres matières.

Et vus tous les défauts du système éducatif, qui plus est à cette époque, ni Nicolas ni Stéphane ne peuvent en être blâmés. L'échec scolaire n'est aucunement à mettre en lien avec quelconque forme de déficience intellectuelle.


Voir aussi : Ceux qui n'aiment pas Indochine