2014 - Nicolas & Jared Leto

 

L'épisode a déjà été abondamment commenté, mais nous souhaitions apporter notre pierre à l'édifice. Nous avions aussi un peu peur que vous l'ayez oublié, et nous chez Soleywhy on aime bien faire prendre l'air aux archives.

  • Bon sang, qu'est allé faire notre Nicolas dans cette galère ? Nous avions certes repéré quelques fans en commun entre les deux groupes (surtout ceux arrivés avec Alice & June et sa tendance emo), mais pas davantage. Il n'avait jamais confié publiquement d'admiration particulière pour Thirty Seconds to Mars, ni à notre connaissance pour Leto en tant qu'acteur. S'est-il laissé embarquer dans quelque chose, ou l'a-t-il proposé de lui-même ? Est-ce une tentative de réitérer l'association provoquée auparavant avec Placebo ?

    Voir : Placebo

  • Nicolas ne connaît pas "The Kill", pourtant le morceau le plus emblématique du groupe américain, au delà d'un vague "bury me, bury me, eeeeee..." Et ça s'entend. Il est ici sans filet, n'a pas de prompteur ni d'indications à l'oreillette. Une bonne connaissance du morceau, des paroles, et une certaine oreille musicale auraient pu suffire mais... Lisez sur ses lèvres, il ne connaît pas les paroles.
  • Jared, musicien accompli, comprend la catastrophe en direct devant 6000 personnes ("Hoooly shiiiit") et pensait sans aucun doute le chanteur de ce grand groupe français capable d'assurer, même pour un duo "léger", "au coin du feu" à la guitare acoustique. Mais non. Et il dédramatise en prenant ce moment très embarrassant à la rigolade, quitte à se foutre assez ouvertement de la gueule de Nicolas.

"One time, just Nicola, right ?
- Nonon !
"
(rires dans le public)


Certes, ce n'était probablement pas la réaction la plus bienveillante à observer face à un Nicolas qui se décompose devant tout le monde, mais nous pouvons aussi comprendre l'agacement de Leto face à une telle situation. Un duo improvisé soit, mais ici transformé en mauvaise séquence de karaoké, devant un Zénith plein à craquer de fans de Thirty, dont nous louons la bienveillance et la patience. Nicolas peut s'estimer chanceux d'avoir échappé à une pluie de tomates.

Il est d'ailleurs possible que Nicolas se soit souvenu du Galaxie d'Amnéville en 1998, avec des fans de Worlds Apart un chouïa moins bienveillants, lors de l'émission en public "la nuit des stars" sur RTL9. À cette époque Nicolas était tout sauf une star, et son groupe appartenait au passé : il ne réussit que péniblement à faire chanter quelques personnes, entre quelques huées. Un épisode que notre héros aurait aimé oublier.



Ici, son comportement n'est pas autre chose que celui d'un non-musicien total, se dépatouillant avec quelqu'un qui l'est et chante brillamment. C'est à se demander ce que pouvaient bien aimer les personnes à cheval entre Echelon et Indofan. Que cela soit l'occasion de le dire : Non, Nicolas n'est pas timide ou touchant, il se sent mal car il se sait dans la situation d'un imposteur.

Nicolas expliqua plus tard avoir été invité en loges sans trop l'avoir demandé, pris en défaut quand Leto lui a proposé de monter sur scène, et lui a donné la partition à étudier en dix minutes. Comme toujours, difficile de savoir ce qui relève du mensonge, de l'exagération et de la vérité, mais Nicolas considère avoir été un poil "piégé" et a mal vécu la situation. Ce qui s'entend parfaitement, car même en supposant que Nicolas torde un peu la réalité, cela ressemble à s'y méprendre à un piège.

Nicolas ne peut rien faire s'il n'a pas les répétitions et filages qui permettent à sa mémoire d'emmagasiner les gestes à accomplir. Cependant, il est aussi capable de se pointer devant un Stade de France acquis, sans connaître les deux ou trois accords que l'on attend de lui, en se disant probablement que ça passera. Mais devant un autre public, sans prompteur et avec un rapport compliqué à la musique (même à quatre accords et après trente-trois ans), forcément plus rien ne tient debout.

Et cela a bien dû faire rire les musiciens d'Mk2 !


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