Black City Parade : Le Film

Si l'on vous parle d'un film sur la conception d'un album, vous vous figurez des musiciens qui jamment ou qui noircissent des partitions. Ou mieux, les coulisses du rock comme chez Spinal Tap. Mais auriez vous imaginé une équipe d'employés résignés autour d'un petit chef ?

 
Un film réalisé par un certain Winslow Paradise, un pseudonyme évident qui cache non pas Nicolas comme nous l'avons longtemps cru, mais un certain Fabien Martineau, administrateur de la société Isuro spécialisée dans la production de films institutionnels et publicitaires. Cette société avait déjà réalisé les visuels du Meteor Tour et des deux concerts pour Paradize+10 en plus du petit DVD qui l'accompagne.

Voir : +10


Alors que quatre ans plus tôt, La République des Météors "part dans tous les sens", ici "y'a plein de choses, dans une parade y'a plein d'éléments, d'émotions et de sensations". Soit.

Petit rappel du concept de l'album selon Nicolas : 
"Alors tu sais qu'au départ le nom de code de l'album c'était Black Pussy (rires)... Et que, euhhh, et que, parce que, tout d'un coup le morceau Black City Parade s'appelait Black Pussy, ça collait bien avec le côté un peu disco night du morceau, [...] et puis le côté euh, et puis arrivent les Pussy Riot, et je me suis dit non merde, pff... Et donc après je me balade, et puis je dis mais oui, les villes, city, voilà... Et puis pussy, city, on était dedans et boum."
Nicolas Sirchis, interviewé par Sébastien Ministru, RTBF, 2013

Ainsi, chaque lieu différent est affublé d'un "City" pour coller à cette idée. Le film montre donc des séquences à Paris City, Bruxelles City ou encore La Trinité City. Les hostilités sont lancées avec une question plus que légitime : "Est-ce qu'on a encore des choses à dire" ? Cela fait écho à ce que disait Nicolas en 2002 dans Rocksound, à propos de Paradize 
"Est-ce que je ne suis pas arrivé au bout de l'aventure ? Est-ce que j'aurai encore quelque chose à dire ? Car par exemple, ces trois albums sont ceux pour lesquels j'ai eu le plus de mal à écrire des textes. [...] Alors que pour les albums précédents avec Dominique, les textes étaient plus ou moins écrits avant, tout était maquetté avant d'entrer en studio, etc. Là, tout se fait dans la douleur..."

Dix ans plus tard, cette même douleur est immortalisée dans Black City Parade, le film. Mais cette interrogation qui paraît naturelle nous dit plus que ça. Elle montre que c'est seulement après un processus créatif qu'il détermine s'il avait encore des choses à dire, et que ce n'est pas l'inspiration ni la volonté de défendre une idée qui le motive avant à faire un nouvel album. Le film montre ce qui se passe entre ce avant et ce après.


Nos duettistes se retrouvent donc en 2011 dans l'appartement parisien de Nicolas (Paris City, donc) pour faire un peu de son.


Nous découvrons ces fameux "projets", comme par exemple la démo de ce qui donnera "Wuppertal", très éloignée du résultat final (sans guitare, dixit Olivier...). Et la déception de Nicolas quand il apprend qu'il n'y a pas de mélodie voix... Eh oui, il va falloir jouer pour que ça sorte ! Mais il ne fait pas secret de préférer arriver dans un environnement confortable avec des travaux déjà bien avancés :
"Le plus important pour moi, d'abord, c'est d'avoir la mélodie musicale et la mélodie voix."

Arrêtons-nous sur le mot "projet", qu'Indochine Mk2 préfère employer au lieu de "démo". S'agit-il, comme nous souffle le Larousse d'une "première ébauche, première rédaction destinée à être étudiée et corrigée", comme un projet de roman ?

Vu le contexte, il semble que ça soit dans le sens managérial : "un ensemble finalisé d’activités et d’actions entreprises par une « équipe projet » sous la responsabilité d'un chef de projet dans le but de répondre à un besoin défini par un contrat dans des délais fixés et dans la limite d'une enveloppe budgétaire allouée" (Wikipédia)

Le "projet" est donc ici une matière première destinée à assembler un produit, soumise à l'évaluation d'un supérieur. Nous verrions un grand intérêt à pouvoir écouter ces documents, comme nous apprécions les "home demos" ou "studio demos", disponibles auprès de groupes plus généreux. Mais chez Indochine Mk2, il semble que cela revienne à demander des échantillons du bois qui aurait servi à fabriquer un meuble.


Ainsi apparaissent les tableaux, les graphiques, avec la mélodie A, B, C, D, pour le couplet D, E, F, G... Pour autant, nous ne voyons la plupart du temps qu'Olivier ou Nicolas jouant seul. Le duo ne joue qu'assez peu ensemble, l'un des deux seulement étant musicien. Pour l'autre, son implication ne peut se résumer qu'à donner son avis sur ce qui semble bien, à essayer ou à combiner. C'est ce qui nous est montré.
Olivier Gérard : "C'est Nicolas qui me disait que dans tous les groupes y'a un duo de composition etc. Là où je pense on est complémentaire et où on se rejoint, c'est qu'on a... on a une approche très sauvage de la musique quoi. C'est à dire que... On se met devant un clavier, on essaye, on tâtonne, on se met pas de... de barrières, on essaie de pas trop intellectualiser... intellectualiser la chose. Et quand euh... Quand tout d'un coup t'as une émotion, ou tu penses que ça le fait, bah voilà tu vas pas... Tu vas pas dire 'ah oui, mais, bon...'"

C'est vrai, les exemples de groupes formés autour d'un duo de composition sont nombreux. Mais une nouvelle fois, ce n'est pas parce qu'il est dit que "tous les groupes" feraient cela, qu'il faut en faire une règle à suivre systématiquement. Cependant, ce stade du film montre quelques rares moments, peut-être pas de sauvagerie mais en tout cas d'une spontanéité agréable à l'écran. Nous serons moins dupes sur les plans ouvertement décoratifs, où Nicolas est montré avec des livres d'art ouverts sur les genoux, tel un esthète et un artiste complet. 

Arrive le moment où Nicolas et Olivier "préviennent le groupe" (!) et "ouvrent des sessions pour chacun". Il s'agit alors pour chaque collaborateur d'amener ses propositions et de les soumettre au chef, qui n'en prend que quelques éléments disparates, ici et là. La froideur avec laquelle il procède crève l'écran.
François Soulier : "Des fois y'a un morceau ou deux de retenu... Si c'est bien, hein... Puis Nicolas des fois il a des idées il te prend une intro d'un de tes morceaux, avec un couplet d'un autre morceau, avec trois morceaux il t'en fait un quoi. C'est des idées qui servent à ça."

 
L'amertume de François "Shoes" Soulier quant aux "cosignatures" est très perceptible. Les pincettes prises à propos des méthodes de Nicolas sont énormes, mais le souhait partagé par tous que Nicolas respecte davantage leurs propositions est évident. Nous nous prenons alors à imaginer des clauses contractuelles sur une autorisation de dépiautage des morceaux proposés.
Nicolas : "Le choix se fait... Par légitimité ou par impartialité... Mais par goût surtout. C'est à dire que moi si les notes ne me parlent pas j'y arrive pas."

Si le message que nous sommes censés entendre est celui de l'exigence, la réalité montre plutôt un Nicolas implacable quant à ses préférences personnelles. S'il ne fait pas de doute que le goût ici invoqué est le sien, c'est aussi le cas pour la légitimité. Les mieux documentés feront facilement le lien vers les cosignatures imposées par Nicolas sur les albums Wax (1996) et Dancetaria (1999), sur lesquels il s'arrogeait déjà une légitimité supérieure, du vivant de son jumeau.

Voir : 1996 - Wax, 1999 - Dancetaria


Il est courant et naturel de composer en testant des agencements d'éléments variés proposés par tel ou tel musicien. "J'ai trouvé ce riff, on voit ce que ça donne ?", "Essayons ce refrain !" Ici, loin de contributions organiques où les musiciens jouent ensemble, c'est en fait Nicolas qui détermine qui collabore avec qui, selon les éléments qu'il aura sélectionné et assemblé dans le logiciel. Les musiciens ne servent qu'à interpréter cet assemblage, une fois réunis.

Les premières tambouilles terminées, nos amis se retrouvent dans une des maisons du luxueux domaine de Luc Besson à La Trinité-des-Laitiers (où ils ne sont pas si isolés que le film ne veut le montrer.).


Le refus du morceau "1967" de Boris Jardel pour l'album est pommadé par la présence dans le film d'une longue séance de travail autour du morceau en question. Nous y apprenons d'ailleurs que Boris, qui a tendance à jouer de manière assez syncopée, est invité à jouer droit
Nicolas Sirchis : "C'est bien ça ! Une bonne chanson pop. On pourrait dire la même chose de 'Won't get fooled again' des Who ! Hahaha !"

Oui, mais non. Contrairement aux espérances de Boris, ce ne sera toujours pas pour cette fois que nous pourrons entendre une de ses compositions sur un album d'Indochine. Cette séquence du film semble aussi évacuer "1967", et interdire sa présence dans un futur album. L'interview du guitariste, réalisée après le final cut de l'album, ne dissimule pas un certain abattement : 
Boris Jardel : "C'est bien connu, moi quand je compose c'est toujours pop/rock quoi... Fatalement, quand je me mets à composer de cette façon là, enfin... inconsciemment ou plus ou moins, je sais que c'est toujours fait pour être joué live."

L'emploi du terme "fatalement" n'est pas anodin, et nous imaginons des reproches de longue date sur un style cher à Boris, mais qui ne conviendrait pas à Indochine Mk2. Il est pourtant possible pour un groupe de musique d'avoir des morceaux qui n'existent que sur scène, mais à l'échelle de Nicolas on serait déjà dans le jazz...


Les musiciens s'ennuient. Gros silences, regards perplexes, attitudes résignées. Les idées de Nicolas ne plaisent pas, et ça se voit à dix kilomètres. 


Sa finesse et sa créativité s'expriment au grand jour :

"Une grosse basse superman à la Gang Bang ! Pouh ! Tch ! Pouh ! Tch !"

"Des p'tites cocottes qui appuient la babasse."

"Donc, alors maintenant, il faut trouver un arrangement... [grand silence dans la pièce] Une grosse babasse avec une grosse séquence basse !"

"C'est un refrain ça ? Eh ben, on a pas mal de ce qu'il faut alors..."


Il y a même une séquence de fou-rire : au moins certains membres du groupe semblent bien s'entendre.
François Soulier : "On joue, on s'amuse, et il y a un moment donné où ça va sortir. On sait pas quand, mais c'est en s'amusant qu'on... C'est en s'amusant et en s'oubliant que c'est là que ça vient, en général."

Comme Shoes, les habitués du travail en groupe savent bien que beaucoup d'idées peuvent sortir de ce genre de moment où la tension retombe. Mais chez Indochine Mk2, il y a des limites à la rigolade :
Olivier Gérard : "Voilà, un petit moment de détente. Après faudrait pas que ce genre de... Faut pas que ce soit trop youplapla, et on bosse pas quoi. C'est pour ça que si un jour on fait une composition avec le groupe, il faut être structuré, ouais."

"Si un jour" ! Oui, nous aurions pu imaginer, par exemple, le cas pour l’événement que devait constituer "Nos Célébrations". Impliquer tout le groupe sur un morceau aurait été une première qui aurait fait sens pour fêter l'anniversaire. Mais n'oublions pas qu'il s'agit ici d'un projet solo dirigé comme une entreprise. Dès lors, si tout est organisé en sessions, en heures de travail et en emplois du temps, l'amusement, voire le plaisir, n'est plus qu'un éparpillement et jamais un espace d'expression.

Le gimmick de piano du très moyen "Le Messie" sort d'un de ces rares moments collectifs. Nous voyons que le très sympathique François Matusczenski apporte une bonne volonté et un savoir-faire salvateurs. Au cours de cette séquence, Indochine Mk2 ressemble à un groupe.
 

Mais alors que les musiciens sont renvoyés à la maison, Nicolas et Olivier décident des morceaux qui vont poursuivre l'aventure, en leur donnant une note de 0 à 3. Les autres sont alors jetés à la poubelle. Un exemple d'échange à propos de "Black City Parade" :
"Olivier : Euh... 2 voire 3.
Nicolas : Alors '2 voire 3' je sais pas comment écrire.
- Héhéhé, bah 2.
- Euh allez 3."
 
À cette occasion, Nicolas tempère sa domination en paroles, mais pas en actes :
Nicolas Sirchis : "Comme je n'ai pas voulu porter l'entière responsabilité encore une fois, de ça, j'ai demandé l'avis d'Oli. Et j'ai vu que c'était assez divergent quand même, sur certains morceaux."
"Encore une fois" ? N'avait-il pas souhaité, sur les albums précédents, avoir l'entière responsabilité du final cut ?
 
Il est toujours question ici de "Rubens" soit "Le Messie" sur l'album. Nous avions vu plus tôt Olivier faire une pose assez révélatrice en entendant Nicolas estimer qu'il y avait pas mal de ce qu'il faut, mais évidemment qu'il n'y croyait pas. Certes, ça ressemble à un morceau et ça tient à peu près debout, mais "J'entends Mao Boy et Just like heaven !"
 
"Boh, c'est pas si mal !"
Voir : The Cure


Olivier soulève à ce stade un point fondamental, celui des accords magiques qui avaient déjà été, à l'époque, saignés par Indochine Mk2. Pour autant, Nicolas ne le prend pas au sérieux : "Bah ouais mais moi je l'entends pas. Parce que c'est une autre mélodie-voix."

Bah ouais mais quand on est musicien, ça s'entend, peu importe la mélodie voix. Olivier fait partie de ces gens : "C'est des accords qu'on entend, partout, tout le temps..."

Nicolas ne comprend même pas le problème et croit que l'on parle ici d'accords isolés, comme un ré ou un sol : "On peut dire ça de tous les accords..."

Face à un tel mur d'incompréhension (et de mauvaise foi), Olivier se voit résigné à utiliser des accords magiques ad vitam æternam, comme si jamais rien d'autre ne pourrait un jour provoquer une émotion chez Nicolas. "Nos Célébrations" le prouve encore en 2020. Olivier reprend donc ses pincettes, et dit ce qu'il est bien obligé de dire :
Olivier Gérard : "Mais la musique c'est tellement subjectif que euh... Il va avoir une exigence ailleurs et pas là-dessus, et moi je vais avoir une exigence là-dessus et pas... Donc euh, pff... C'est des discussions sans fin, c'est des discussions qui servent à rien."

Bien sûr que les discussions servent à quelque chose, c'est la base ! Surtout en démocratie. Mais ne faut-il pas entendre ici que cela ne sert à rien d'avoir ces discussions avec Nicolas ?


Malgré ce léger conflit, "Le Messie" se retrouve sur l'album et en live, alors qu'Olivier confessait n'avoir aucune émotion sur ce titre... De même pour "Europane" qui finira sur l'album et sera jouée sur scène un soir sur deux. L'influence d'Olivier sur le final cut ne semble alors avoir cours que dans la mesure où il est d'accord avec Nicolas :
Olivier Gérard : "Oui on n'est pas d'accord, sur notamment un ou deux titres de cet album-là. C'est vrai que moi Europane ou [Le Messie], je n'ai pas d'émotions quand j'écoute ces titres-là."

Sur la fin du chapitre normand, Nicolas décolle sur "Traffic Girl" et se montre visionnaire à propos d'un autre morceau :
Nicolas Sirchis : "Et 'Kill Nico' c'est un hymne... C'est un hymne..."

Un hymne à lui-même en cow-boy persécuté, qui eut même l'honneur d'être joué sur scène un an avant la sortie de l'album, au cours du concert jubilé de Paradize.


Il s'agit maintenant de voir si les morceaux fonctionnent à plein volume. Nicolas et Olivier ayant continué d'élaborer des morceaux sans jamais en parler aux autres, ceux-ci les découvrent une fois sur place. Cela signifie en substance qu'à l'ère d'Internet et au sein du même groupe, les autres musiciens ne reçoivent jamais un WeTransfer ou un Drive. À se demander s'ils communiquent, et si Olivier a seulement le droit de leur donner quelques pistes sur les travaux en cours... Shoes semble assez critique sur cette phase de l'élaboration :
François Soulier : "On déchiffre les morceaux, qu'on n'a jamais écoutés... Après, on les joue, on les répète ensemble... Après, on enregistre ensemble... Mais on garde pas !"

À ce stade, le film montre ce qui ressemble de loin à un groupe de rock. Nicolas nous dit une nouvelle fois qu'il procède selon ce qu'il croit en être le bon fonctionnement :
Nicolas Sirchis : "Pour un groupe de rock c'était normal de jouer ces morceaux tous ensemble."

Il explique aussi que c'est en enregistrant au plus vite que naît la spontanéité. De notre point de vue, n'est-ce pas plutôt le moyen d'avoir les prises les plus désincarnées, par opposition à Indochine Mk1 où les guitares étaient si vivantes ? Nicolas n'a pas compris que cela n'est effectif que si les musiciens sont organiquement à l'origine des compositions. Or ici ce ne sont que des interprètes, forcés de bûcher dans l'urgence en attendant de faire leurs prises.


Toutefois, ce passage du film est assez ravissant pour les zikos, puisque nous y voyons beaucoup de matériel, de guitares et de pédales. Des images quasi-obligatoires pour la communication visuelle d'un "groupe de rock"...

C'est à cette occasion que Matu sort une référence BD !

Les Aventures de Tintin, Coke en Stock, Casterman, 1958

"Nicolas : Et la nana elle a dit l'autre jour 'ma référence sur cet album, New Order, les nouveaux... Indochine du début !'
Rudy Léonet : Du début ?
- Ah du début hein !
- Parce que moi je trouve que c'est plus ce que c'était, Indochine.
- Moi j'suis d'accord. Il faut revenir à l'essentiel. À la new wave. C'est ce que je leur ai dit.
- Mais sans faire années 80.
- Mais sans faire années 80. Bah c'est ce qu'on était en train de faire là. Un mélange de Coldplay et de New Order... tahahaha !"

Il déplaît fortement à Nicolas qu'un groupe - ici Chairlift avec l'album Something - cite l'Indochine de Dominique Nicolas ! Après l'album "de la maturité" où Indochine Mk2 avait fini par trouver sa propre cohérence, il était effectivement temps de remarquer que ce n'était plus Indochine (Mk1). Nous ne saurons en revanche jamais sur quoi Nicolas était d'accord. Avait-il considéré le plus adulte La République des Météors comme une sortie de route ? Serait-ce alors ce qui explique le retour au jeunisme de Black City Parade ? Est-ce ce que Nicolas appelle revenir à la new wave ?

Oui, si nous considérons que la new wave est une étiquette pour :
"Les tubes calibrés FM, la musique de danse qui s'est largement diffusée dans les années 80."
Frédéric Thébault, Génération Extrême, Camion Blanc 🇫🇷, 2005

Mais si nous considérons les groupes new wave comme :
"[Bands who] shared punk's energy but tempered its vitriol with more accessible and novel singwriting sprinkled with liberal doses of humor, irrevence, and irony."

Theo Cateforis, Are We Not New Wave ?: Modern Pop at the Turn of the 1980s, 
University of Michigan Press 🇺🇸, 2011

Alors nous sommes aux antipodes de Nicolas qui n'a visiblement rien à dire ni à défendre à part lui-même et une légitimité martelée. Pour un Indochine plus new wave, voir L'Aventurier (1982).



Pendant ce temps, en 2013, nos amis essayent de déterminer si les morceaux passent le cap du live.

Indochine Mk2 fonctionne à l'envers. Les gens qui aiment assister à des concerts savent que les morceaux qui fonctionnent bien en live sont ceux qui ont été conçus en jouant ensemble, et en y prenant plaisir. Ici, il s'agit de faire sonner les bricolages de KMS avec six musiciens à plein volume, et voir si ça ressemble à un concert de rock. Mais alors que n'importe quel fan de musique aurait aimé voir ça à l'écran, les musiciens n'essaient rien ensemble, au mieux ils font tourner les morceaux

L'ambiance est parfois glaciale, avec par exemple un Nicolas imbuvable faisant la leçon à Marc Eliard (de loin le meilleur musicien du collectif), et expliquant qu'il hésite encore sur un tempo entre 114 et 116 pour "Black City Parade". On l'entend aussi lancer odieusement à un Shoes entre deux prises : "J'aurais jamais dû te dire que c'était bien."

Ce dernier explique par ailleurs, la mine basse, qu'il faut avoir le temps pour obtenir la prise magique, et que même pour eux c'est un luxe. Le plaisir semble ici plus absent que jamais, et si les conditions semblent luxueuses comparées au quotidien d'un intermittent moyen, la musique en groupe ne semble pas bénéficier de la priorité. Olivier doit même réveiller Boris alors qu'il était en train de se reposer, pour qu'il aille faire ses prises. Difficile d'obtenir de la motivation de la part du guitariste, qui ne donne pas l'impression d'avoir envie d'être là.

Arrive alors un moment incroyable où les musiciens jouent enfin ensemble joyeusement sur Jimmy Jazz des Clash. Ce moment du film, présenté comme un instant spontané capté par la caméra, montre en fait une récréation. Une pause syndicale, où les sourires reviennent sur les visages avant de devoir retourner au charbon. 

C'est là que Nicolas examine la liste des morceaux : "On peut dire qu'on a un album."

Comme un dossier bouclé.


Malheureusement, le film ne montre pas la genèse de tous ces morceaux. Mais à ce stade, on est en droit de se demander s'ils en font encore spontanément. Quoi qu'il en soit, c'est alors le début de la phase d'écriture pour Nicolas :
"Special thanks  no
viva del sol pueblo américano
Soledad Soledad soleywhy

Kill nico okokok good to live
sur l'intro : notre generation(en rideau et garage ...et ainsi
va et blame la vie
tout doux la lumière a quand bien meme
oui si je serais la tu te souviendras que nous avions vu
l'amour alors tu voudras recommencer
tu t'en souviendras tout les jours tout le temps
oui tu te souviendras
choral du groupe sur le couplet final
bridge c'est comme ça"

Et Nicolas "re-provoque des séances d'écriture" car selon lui "il manque des titres forts"... Et se donne le beau rôle : "Je me rappelle que sur les Météors, j'avais dit 'il manque quelque chose', et on avait composé 'Little Dolls'" et ajoute "Est-ce que j'ai eu raison ou pas, j'en sais rien ! Mais en tout cas pour moi il manquait quelque chose..."
 
"College Boy" est encore à ce jour l'un des morceaux préférés de Nicolas. Nous ne saurons jamais ce que pensent les autres de ces morceaux composés sur le tard, incluant également "Memoria".


À propos de "Anyway" un ancien projet nommé "Jeudi mort" :
"J'ai écrit les paroles en quinze minutes, et maintenant c'est un des morceaux que beaucoup de gens préfèrent dans l'album."

C'est quand-même fou de se vanter d'avoir écrit un texte en quinze minutes. Nous ne saurons pas qui sont ces "beaucoup de gens" qui préfèrent ce morceau, sachant que l'album n'était pas encore sorti au moment des interviews. 

Il ne va pas de même avec tous les textes de l'album. Nicolas se rend malade, et les écrit avec autant de volonté qu'un collégien devant ses devoirs de vacances. Le dictionnaire de rimes semble lui faciliter la tâche, ainsi que sa fameuse malle de livres où piocher des phrases, comme dans le Salomé d'Oscar Wilde où il aura été chercher quelques lignes pour le morceau du même nom.


Nous assistons à un moment où Nicolas, dans une mise en scène "au naturel" très proche d'un confessionnal de télé-réalité, évoque une nouvelle fois la douleur que ce processus implique :
"C'est ridicule hein, mais c'est vrai que c'est de la douleur. De la douleur au sens, pas 'mal' mais euh... C'est un peu de l'autoflagellation je trouve..."

Mais surtout, et cela est beaucoup plus intéressant : il se justifie une nouvelle fois sur ses textes. Son traumatisme scolaire ressort ici plus parlant que jamais. Il explique en partie l'attitude défiante et revancharde qu'il peut observer quant à ses textes sur lesquels, de sa propre confession, il n'accepte aucune critique :
"Ce qui me fait chier c'est que les gens pensent que j'écris n'importe quoi... J'en ai marre. Alors qu'il y a un sens. Mais c'est vrai que c'est un sens un peu alambiqué, un peu ambigu. Puis quand j'étais à l'école c'était pareil. On comprend rien à votre rédaction, on comprend rien... à votre dissertation..."

 

"Un jour, je serai quelqu'un de connu et je reviendrai cracher sur la gueule de tous ces profs !"

Nicolas Sirchis à propos de son adolescence dans Indochine,
Jean-Eric Perrin, Calmann-Lévy, 1986 
 
"Maintenant ce n'est que des chansons... Mais j'ai toujours peur hein, quand j'écris j'ai toujours peur. J'ai peur de, ouais, de la réaction générale... Je raconte pas d'histoires, c'est ça mon problème, en fait je raconte pas d'histoires. Y'a des gens ils ont peut-être envie d'écouter des histoires mais moi ça me fait chier. Je décris plutôt des états d'âme. Positifs ou négatifs. Des envies ou des désirs."
 
Si Nicolas s'était cantonné à ce type de paroles, il n'y aurait eu aucun problème et cela résume justement et sincèrement son écriture, malgré ses nombreux défauts. Seulement, comme nous l'avons déjà montré, son discours change selon la situation, avec une incapacité à se montrer cohérent. Ici, en extérieur et cigarette Vogue à la bouche, Nicolas dicte - dans un cadre officiel - ce qu'il faudrait penser si on le comprenait.

Voir : 2005 - Alice et June, Ceux qui n'aiment pas Indochine


Mais plus que la sensibilité de chacun, c'est son rejet pur et simple de la critique qui est problématique, réduisant ceux qui n'aiment pas Indochine à des gens qui n'auraient pas compris. Par ailleurs, s'il est clair qu'il veuille s'amuser avec la sonorité des mots, comme dans une grande partie de la poésie et de la chanson francophones, il semble assurément mal à l'aise avec la langue :
"Nos maîtres sont morts et nous sommes seuls notre génération n'est plus une génération mais juste celle qui reste... Le rebut et le coupon d'une génération qui promettait hélas plus qu'aucune autre... Voilà pourquoi sans doute tous nos amis sont morts notre seule faute c'est d'y avoir survi. (sic) Poaaaah ! j'adore ! c'est vachement bien !"
 
Un extrait que l'on retrouve lu par Valérie Rouzeau ("cette poétesse d'aujourd'hui là") en introduction de l'album, et qu'il n'a jamais vraiment commenté ou développé. Par quoi Nicolas a t-il été d'abord été captivé, le son ou le sens ?

Il peut pourtant être si enrichissant pour les musiciens de savoir de quoi veut parler leur chanteur, et de faire évoluer les morceaux parallèlement à l'élaboration d'un texte. Mais chez Mk2, les rapports entre musique et texte sont flous, pour ne pas dire inexistants. De son propre aveu, Nicolas ne cherche que ce qui sonne bien, et il est le seul à en décider. Une situation pareille explique l'impression constante de morceaux, de titres et de textes insensés et interchangeables : 
(Chez ICP) "C'est con hein. Parce que si, l'album premier... La République des Météors, si je l'avais appelé Météor tout seul, j'aurai conservé République... Tant pis... Paradize 2... République 2... Y'a le choix hein. En plus... à part Kill Nico, y'en a aucune qui a un titre... le titre définitif pour l'instant. Europane peut-être, je vais garder Europane. Le reste, faut que je trouve des titres pour treize chansons... [grognement]"

Nicolas finit tout de même par être surpris par le résultat de son bricolage : "J'avais encore des idées ! J'avais encore des choses à dire !"

En théorie, cette pratique proche d'un générateur aléatoire de chansons d'Indochine peut, par définition, fournir des résultats à l'infini. De plus, Nicolas ne se rend peut-être pas compte qu'il exclut ainsi toute croyance selon lesquelles ses textes auraient un sens implicite, comme évoqué précédemment. Au contraire, il valide la pensée qu'ils sont sans intérêt et commutables entre eux.


Mais alors, y a t-il quelque chose de fondamental pour un mélomane, qui serait apporté par Nicolas ? Quelques notes aléatoires de guitare et de piano, tout au plus. Il n'y avait pourtant rien de honteux à n'être que chanteur. En revanche, imposer ses titres et ses participations à tel ou tel morceau ne peut qu'être dévastateur venant d'un si mauvais musicien, et a fortiori un si piètre directeur artistique. Nicolas ayant su se montrer un parolier plus que correct à l'époque d'Indochine Mk1, il gagnerait sûrement à se cantonner de nouveau au micro, au sein d'un groupe dont il ne serait pas le PDG.

C'est pourtant bien ce qu'il est : "Alors vous allez vous reposer un petit peu, je fais une chanson et après on attaquera les chœurs dans l'après-midi !"

Comme pour souligner qu'il n'y a que lui qui travaille.

 
Nicolas aux choristes féminines (des fans qui ont passé les portes des afters, espérons en tout bien tout honneur vu leur âge) : "C'est très new wave. Pim pin pin pi pin pi pi pin pin".

Pour plus d'informations sur la new wave sur laquelle nous n'allons pas revenir, voici quelques sources utiles.


Avant que le groupe ne le retrouve à Berlin, nous découvrons Shane Stoneback dans son studio new-yorkais très enjoué sur "Europane". Nicolas est fier de montrer à l'écran cet ingé-son américain reconnu, aimer un morceau d'Indochine Mk2.

Peu après, arrive un échange assez parlant : Olivier propose une idée sur Traffic Girl, sèchement matée par Nicolas.
"(Oli à Shane) Try to mute the gimmick and let the other guitar, you know, the arpeges...
- Pourquoi tu veux dénaturer... [Musique]
- Quoi ?
- Pourquoi tu veux dénaturer le gimmick après le coda ?
- C'est pas dénaturer, c'est qu'il y a les deux guitares donc euh, c'est ce qu'on a dit hier c'est [?]
- On a un coda, donc une reprise, donc là il faut que le gimmick il explose comme au début de la chanson.
- Ah bah dans ce cas on revient au... [Musique]
- Bah là le gimmick il existe plus ! 
- Oui... Bah parce qu'on l'a beaucoup quoi. Comme y'a qu'un cycle, y'a même pas un cycle...
- Y'a qu'un cycle du gimmick, c'est ça que tu veux dire ?
- Là après oui. Le chant reprend tout de suite.
- Et donc, et donc ? 
- Et donc c'était peut-être mieux d'avoir un passage instru plutôt que...
- Bah non parce que moi justement je pensais que, la voix... (à Shane) We's talking about euh, evolution. La voix arrive trop tôt, moi j'aurais mis deux gimmicks...
- Ah rajouter un gimmick ?
- Ouais j'aurais mis deux gimmicks, et après la voix. La voix elle est moins intéressante là. Ce qui est intéressant dans cette chanson c'est le gimmick hein, c'est pas autre chose. Donc euh..."
 
Donc, il faut faire ce que Nicolas dit.
 
Résultat : le même gimmick tourne quasiment en boucle sur les cinq minutes de "Traffic Girl". Olivier souhaitait pourtant entamer une procédure d'élagage, pour faire respirer le morceau. Musicien et arrangeur, lui avait compris que les temps faibles étaient importants pour mettre en valeur les temps forts, mais cela revient à parler à Nicolas une langue étrangère. Nous avons déjà évoqué sur le blog la propension d'Indochine Mk2 à ne fonctionner que par ajouts de matière, sans jamais rien enlever. Ici encore, les limites des opinions d'Olivier au sein du processus sont exposées en plein jour.
 
Un peu plus tard, une caisse claire manque un peu de couilles. Vient le moment amusant de l'enregistrement de la réverbération de la cage d'escalier pour le refrain de "Black City Parade". Au delà de l'image arty, était-ce vraiment utile ? Pour le coup, à la différence d'ICP, ici le temps ne devait pas manquer, l'argent non plus.


Black City Parade : Le Film se voulait un making-of dans la tradition rockumentaire, mais sans le faire exprès, il atterrit en plein dans la télé-réalité. Avec la part de mystification que cela implique, mais aussi de nombreux messages envoyés fortuitement au public. Ce document est irrecevable par quelqu'un qui ne serait pas préalablement fan, et par là-même conditionné à admettre tant de superficialité, de légèreté et d'autocratie sans aucun esprit critique.
 
C'est très ironique puisqu'en 1996 Nicolas critiquait le "travail de longue haleine" supposément demandé par la façon de travailler de Stéphane, qui lui était musicien, avec "des bandes entières de trois riffs par ci, quatre riffs par là", à la différence des confortables travaux clé-en-main de Dominique.

Voir : 1996 - Wax


Nicolas étant lui-même incapable de proposer un morceau sans l'appui d'un musicien, il fut finalement contraint d'embrasser cette manière de travailler en collages et bricolages avec son nouveau groupe. Mais précisément, les bandes entières témoignent du travail de musiciens qui jouent, tout comme l'espace sonore évoqué par Nicolas à propos des premiers travaux d'Olivier Gérard. Ce que ne montre jamais Black City Parade, Le Film qui se concentre sur l'élaboration d'un projet avec des musiciens exécutants, cantonnés à leur fonction, qui n'ont aucun plaisir à venir pointer au bureau. 

À croire que le plaisir doit être réservé aux clients.


Ces derniers récitent souvent "Indochine ça ne s'explique pas, ça se vit". Comme si chercher à en expliquer la magie était hors de propos. Pourtant, nous montrons régulièrement ici qu'expliquer Indochine est possible et même assez simplement. Mais l'idée selon laquelle un guide, un décideur avec une vision est indispensable voire parfaitement normal, est devenue indéboulonnable dans l'esprit des admirateurs de Nicolas Sirchis. Il s'agit d'une conception idéologiquement assez dangereuse, doublée d'une idée fausse sur le bon fonctionnement d'un groupe, mais également sur la largesse des possibles de la pratique musicale comme association de talents.

Reste-il au moins de la magie, lorsque l'illusion est menée de façon si grossière ?

Cela aurait pu être acceptable si Nicolas avait été capable d'assurer la musique, les arrangements et la direction artistique du groupe, et s'il avait globalement montré plus d'intelligence dans ses choix et son discours. La réalisation et la sortie d'un document aussi accidentellement révélateur que Black City Parade : Le Film, trahit une très grande pauvreté d'esprit. Les quelques qualités du disque final ne doivent-elles pas davantage au professionnalisme et à la patience des salariés, plutôt qu'aux extravagances du patron ? 

Et en ce qui concerne François Soulier et François Matusczenski, il était effectivement temps pour eux de quitter Indochine Mk2 et revenir à la musique, surtout qu'ils semblent avoir une sensibilité plutôt marquée à gauche.
"Seuls comptent à mes yeux les gens qui travaillent."
Nicolas Sirchis, Paris Match, 2020

 





A écouter également : Black City Parade, Juste la Musique


Annexes :

Sur les deux séquences où Nicolas s'écharpe au téléphone. Ni la personne, ni la nature du litige ni même le nom de la société de production ne sont données. Nous sommes simplement censés comprendre que Nicolas se bat pour son public face à de méchants et vénaux producteurs.

La personne avec qui Nicolas échange, d'abord de vive voix puis par SMS, est Salomon Hazot, alors président de Nous Productions. Il revient sur le sujet en mai 2023 :
"Quand je suis chez Nous Prod, je dois organiser la tournée d'Indochine. Pour des raisons qui vont faire rire tout le métier, puisque tout le monde y est presque passé, je décide de ne pas organiser la tournée d'Indochine, pour un désaccord avec Nicolas. 
- Juste pour dire aux gens, nous deux on le sait mais... Nicolas Sirchis qui au fait est le vrai boss d'Indochine... a la réputation d'être très compliqué avec les producteurs, n'en faire qu'à sa tête et de changer de producteur à chaque tournée. C'est un peu ça que vous voulez nous dire ?
- Je dirais tout simplement : comment dire poliment que c'est un voyou ? Je ne sais pas.
- Je suis désemparé. (rires)
- Oui, non... Je trouverais volontiers une expression... Mais on va en rester là. Et donc je décide de ne pas faire Indochine, et tous ceux qui ont fait Indochine se reconnaissent bien là, mais une grande partie l'ont fait, et Live Nation fait Indochine. Et ça nous fait tous marrer, parce que Nicolas... Et je dirais qu'il a eu raison ! Il tombe sur quelqu'un qui est totalement abruti et qui jette l'argent par la fenêtre, parce qu'encore une fois ce n'est pas son argent ! Jamais oublier que Live Nation n'est pas producteur de spectacles privé, c'est une multinationale. Ça gagne c'est bien, ça perd c'est bien, c'est pas grave."

Salomon Hazot, Sold Out (16:35), mai 2023

Holy Grail #2


Victor Duthoit a posté sur sa chaîne Youtube déjà très riche d'enregistrements live, l'intégralité du concert du Bus Palladium le 5 mai 1983 lors de la tournée "Les Dix Jours de Pékin".









Le son de cette captation diffusée sur Radio 7 est exceptionnel, et expose la réalité de ce que fut Indochine à ses débuts : un excellent groupe de pop à guitares.

Espérons que Nicolas ne tombe pas dessus, car cette miraculeuse archive va totalement à contresens de son plan opportuniste autour de l'album 13, visant à faire passer Indochine Mk1 pour un pionnier de la pop synthétique, de nouveau à la mode en France depuis quelques années.
"On retouche à nos sonorités passées (...) L'Aventurier est né à d'une mélodie à un doigt sur un vieux synthé."
Nicolas Sirchis, lors de l'avant-première de 13, 2017
 
Fredonnez le riff, enfin le gimmick, de ce morceau. C'est quel instrument ? 
 
 
Voir aussi sur le blog : Révisionnisme et malentendus, Holy Grail #1