2017 - 13


En admettant que 13 soit un album de jeunes, considérons-nous dès lors comme des vieux qui écoutent de la musique de jeunes, comme Mk2 à ses débuts se définissait comme un groupe de vieux qui fait de la musique de jeunes. Comme chacun sait, les vieux aiment bien replacer le contexte.

Les années 2010 furent un pot-pourri de revivals années 80 et 90, amenant souvent à des méli-mélos d'influences réduites à des codes, et à une aseptisation inévitablement engendrée par la mise dans le même panier de nombreuses tendances ou hashtags décontextualisés. Parmi lesquels : #postpunk, #newwave, #shoegaze, #synthpop, #synthwave, #indie, #eighties, #80snotdead ou encore #goth.

Tâchons donc de comprendre comment notre sujet d'étude préféré se débat dans cette époque complexe...

"Ce disque est un peu comme un météore. Il y a plein de morceaux qui partent dans tous les sens, sans liaison les uns avec les autres."

Pour La République des Meteors, L'Humanité, 2009


"On ne sait pas où on va, mais on y va."

Pour Black City Parade, 2013


"J'avais dit à la maison de disques : cet album il faut qu'il explose."

Nicolas à propos de 13, in Indochine, Rafaëlle Hirsch-Doran, 2021


... et de rester patients.


Cette dernière décennie fut aussi marquée par des penchants remarquables pour les musiques électroniques, abstraites ou non, mais quasi-systématiquement lourdes et puissantes. Du cinéma à la musique en passant par le jeu vidéo et les séries, il fut quasiment impossible d'échapper au regain d'intérêt pour les années 80, passées par la moulinette d'Internet. Et en être issu d'une manière ou d'une autre put s'observer comme un gage d'autorité pour la génération Z, une aubaine pour Nicolas. Cet appétit pour de puissantes musiques électroniques coïncidait parfaitement avec sa volonté d'aller toujours plus haut, de faire toujours plus fort.

Pour un Nicolas très valorisé dans les années 80, il était évidemment plus malin de guider la marque Indochine sur les terres d'un revival #eighties plutôt qu'un impensable retour à la décennie suivante, dont il n'a toujours pas compris à ce jour les tendances, certes complexes. Les expérimentations technologiques de Dominique lui étant absconses, coller Olivier au synthétiseur pour pousser l'aspect le plus synthétique de Black City Parade était plus intuitif.

François Matuszenski et Olivier Gérard sur le Black City Tour (photo : Noesis Kane)

Black City Parade montrait déjà un aspect synthétique plus que notable, et fut la source de comparaisons plus courantes qu'à l'accoutumée vers la musique de Depeche Mode. Olivier Gérard et François Matuszenski soulignaient d'ailleurs dans Black City Parade, le film leur utilisation de synthés analogiques, et ce dernier jouait avec une installation modulaire dans le dos. Difficile de dire si ce mur de synthés clignotants était vraiment justifié, ce qui est certain en revanche c'est que la scène façon vaisseau spatial du Black City Tour pouvait évoquer celle de Touring the Angel et souligner un aspect turfu et connecté assez surprenant. 13 est la suite logique, pour ne pas dire prévisible, de cette époque où les textures artificielles (ce que Nicolas appelait l'espace sonore) et les morceaux quasi-synthpop devenaient de plus en plus importants.

Voir : 2013 - Black City Parade, Depeche Mode


Et pourquoi pas. Malgré son image de mansonien, Olivier Gérard s'est toujours bien davantage illustré pour de nombreuses idées très malignes dans l'arrangement synthétique, que par la finesse et l'originalité de ses guitares. Et après tout, malgré une tendance trop répandue à le croire que nous avons déjà longuement discutée, il n'existait pas d'album totalement synthétique sorti sous le nom "Indochine".

Voir : Révisionnisme et malentendus, 2002 - Paradize

 
Durant la promotion de 13, Nicolas intégra donc d'emblée un certain back to basics vers son groupe de jeunesse et la new wave, telle que lui l'entend : pour cet album, Mk2 a radicalement dépoussiéré les synthétiseurs, sur lesquels aurait reposé tout le succès de la musique d'Mk1. Un choix de communication pour le moins audacieux, après vingt-cinq ans passés à batailler pour qu'Indochine soit reconnu comme un groupe à guitares et non à synthés, et ce pour être d'équerre avec les courants rock et metal de l'époque. Il fallait de grosses guitares aux sons lourds et agressifs, comme celles rencontrées dans Alice et June, loin des gimmicks sautillants et réverbérés chers à Dominique.

Indochine, 1982

Dans la nouvelle narration de Nicolas, oubliez toute notion de guitares : Indochine aurait été dès ses débuts une sorte de défricheur électronique. D'ailleurs "L'Aventurier", dont il a rappelé maintes fois qu'il s'agissait d'un morceau à guitares, aurait finalement été composé "sur un synthé à un doigt"...! Pourquoi ce revirement ? Au-delà de cette nouvelle marche arrière opérée par notre héros dans son discours, c'est un autre problème qui saute aux yeux : bien qu'ayant vécu des années 80 florissantes, Nicolas donne l'impression d'être passé à côté.


Dans le petit monde du rock et depuis bien longtemps, les années 80 furent longtemps réduites à la formule kitsch, légèreté et synthés, façon "Isabelle a les yeux bleus", et les groupes dits à synthés régulièrement pointés comme des groupes de pédés. Au vu de ses nombreuses sorties sur son ancien groupe et les choix musicaux de Dominique, Nicolas semblerait presque partager cet amalgame, par exemple lorsqu'il exprime son rejet du son trop aigu des premiers disques d'Indochine, et la valorisation des grosses basses.

"Quand j'ai commencé à travailler l'électro, j'ai compris que c'était ce que nous avions fait aux débuts d'Indochine : batterie électronique, programmation, synthétiseurs, vieux sons des années 1970-1980. Et les 'conflits sonores', c'était de les mélanger avec des vrais instruments, les alliances contre nature, rien que le fait d'appeler 13 un album en est une !"

Nicolas Sirchis, Indochine, Rafaëlle Hirsch-Doran, Seuil, 2021


Si nous comprenons bien : Nicolas se félicite d'avoir enfin compris ce que faisait Dominique, vingt-trois ans après son départ, une fois aidé par l'informatique d'aujourd'hui ! C'est tout de même un comble, et il serait intéressant et certainement amusant d'entendre l'avis du compositeur d'Indochine Mk1 sur cette sortie. Comprenez-vous en quoi Mk1 et Mk2 sont si différents ?

Voir : Pourquoi Indochine Mk2 ?, Révisionnisme et malentendus


La gêne de Nicolas face à son groupe de jeunesse nous aiguille aisément sur sa lecture de sa propre carrière, et nous en avons déjà beaucoup parlé. Difficile, en conséquence, de proposer un album totalement situé sur une mode rétromaniaque devenue la norme depuis presque 20 ans. Mais Nicolas voit les choses au présent, et c'est une grande qualité qui le dispense de tabler à fond sur une quelconque mode nostalgique. Heureusement pour lui.

Voir : 2020 - "3SEX" & Singles 1981 - 2001


En dépit de ces contradictions, confusions et changements de direction à donner le vertige, nous trouvons assez chouette de voir nos amis assumer enfin les synthés pouet pouet, sans complexes ni grosses guitares compensatrices.

 

Sauf que. Certes, nous fustigions les grosses guitares bourrines d'Alice & June, mais ne sommes pas certains que de gros synthés bourrins soient franchement préférables. Nicolas aime la musique électronique, écoute certains disques parfois assez complexes (comme Discreet Desires d'Helena Hauff dont il apprécia la pochette), mais ne comprend que les mélodies simples, les accords magiques et la course à l'attention des oreilles distraites comme les siennes. Il sème donc un terrain peu propice à l'expérimentation, et l'on se résigne vite au fait que la musique proposée par 13 ne soit qu'un support au spectacle.

Quitte à avoir de bonnes idées impliquant du visuel, comme les drapeaux ! Des travaux graphiques visiblement assez réfléchis, déclinés en pochettes de singles, et dont le parpaing donne quelques clés de compréhension.


Probablement contre les anciennes espérances du jeune Olivier Gérard embarqué en 1999 sur le navire indochinois, nous marchons donc ici sur les traces non pas de Kraftwerk, de Fad Gadget ou même de Depeche Mode, mais sur celles d'une techno radiophonique rencontrant les Coldplay les plus stadiers et colorés. Si ce n'est les best-of des hits de toutes les époques.

Serait-ce un phénomène analogue qui mène par exemple le groupe londonien à passer de Parachutes à Mylo Xyloto, et donc Mk2 de Dancetaria à 13 ? Une évolution post-an 2000 inéluctable ? Une certaine inclination devant le marché, ou la course à l'attention avec des mélodies immédiates et percutantes dès les premières secondes ? En ce sens "2033", l'une des chansons présentes sur cet opus, était outrageusement pensée pour envoyer des confettis. Dans la recherche de la mélodie la plus limpide et fédératrice, nous pourrions même spéculer que Nicolas aurait vendu sa mère pour le gimmick de "Blinding Lights" (The Weeknd, 2019).

"2033" sur le 13 Tour

Serait-ce encore le symptôme d'un cheminement de la musique depuis un médium d'expression se suffisant à lui-même, vers la composante sonore d'une proposition plus large, essentiellement visuelle ? Nicolas considère, et il l'assume totalement, que la musique et le visuel ont la même importance. Pourquoi pas, mais il faut aller au bout de son idée : une apparition d'Indochine est avant tout un spectacle à venir voir avec ses yeux. Nicolas se montre d'ailleurs largement plus à l'aise lorsqu'il dirige sa scénographie et se montre sur scène plutôt qu'au moment de fabriquer des morceaux, une phase du travail de création qui ressemble davantage à une corvée pour lui.

Voir : Black City Parade, le film

C'est possiblement l'une des raisons pour lesquelles en dehors de cette zone de confort, il est rare qu'Mk2 impressionne avec la seule force de sa musique. C'est aussi en partie pour cela que Nicolas impose de se déplacer avec tout le matériel informatique : non par exigence comme il aimerait le faire croire, mais par nécessité de rendre un résultat aussi impressionnant que sur disque. Avec, donc, un très grand nombre de pistes automatisées, dont un paquet de voix. L'album dans son ensemble est d'ailleurs très vocal, et c'est une de ses qualités. Nous passons l'éponge sur la flagrante utilisation de la technologie correctrice, mais Nicolas chante en ouvrant bien grand la bouche, comme il le fit sur Wax. Comme sur ce dernier, les nombreux chœurs assurés par le patron sont parmi les points forts de l'album.

Fort logiquement, cela devient un point faible en live, avec des voix enregistrées extrêmement audibles et nombreuses. Parfois franchement gênantes, elles sont en tout cas révélatrices d'un Nicolas plus que jamais dépendant de la technologie qui, bien loin de jeter sur lui un éclairage positif, ne fait que renvoyer ce non-musicien dans ses pénates. Les durs progrès réalisés avec Pilot sont aujourd'hui d'un autre temps, et cela explique en partie pourquoi le Nicolas que vous voyez sur scène depuis le 13 Tour est si différent de celui, par exemple du Dancetaria Tour.

Voir : 1996 - Wax, 1999 - Dancetaria, 2002 - Paradize

Il est véritablement regrettable, lorsque vous allez voir un groupe de rock, que le chanteur soit aussi incapable de la moindre improvisation. Mais comme interprète, à force de répétitions et de filages, il peut assurer un concert de plus de deux heures et cette capacité doit être soulignée. Cependant, ce qui nous intéresse se situe moins dans les tonnes de son et de lumière que sur l'album.

"2033", Nancy, juin 2018

Parallèlement à la présence de plus en plus imposante de lourdes instrumentations électroniques ces quinze dernières années et au recyclage d'esthétiques étiquetées eighties avec plus ou moins de pertinence, le marché des synthétiseurs se développa comme jamais, pour le plus grand bonheur des bidouilleurs.

Nicolas confiait avoir acheté des machines au beau milieu de cette frénésie et espéra certainement, avec l'environnement sonore qui allait donner 13, correspondre à une description berlinoise, tout en estimant qu'il existait une filiation avec des groupes comme Dead or Alive. Il est aussi possible d'y voir l'influence durable (et néfaste) de formations comme Dead Sexy Inc. ou Alex Sindrome, des amis personnels du chanteur chez qui l'adjectif berlinois correspond plutôt à une caricature de pop synthétique et grimaçante, maquillée à la truelle. Quoi qu'il en soit, le fait de retourner des potards lui rappela qu'il avait effectivement joué du synthé dans les années 80.


À l'époque de Paradize, Nicolas dénigrait régulièrement l'alors tout récent Discovery de Daft Punk (2001), arguant qu'ils auraient pris le pire des années 80, alors qu'Mk2 en aurait pris le meilleur. Cela peut étonner les fans actuels, mais Paradize en son temps était pensé comme un retour aux belles années 80, entre Depeche Mode, The Cure et tout un panthéon de références institutionnelles. Qu'en pensent les fans d'aujourd'hui : de 13 ou Paradize, lequel est le plus rétromaniaque ? 

Voir : 2002 - Paradize, Depeche Mode, The Cure, Influences et références


Quoi qu'il en soit, le chanteur semble avoir fait évoluer son point de vue, puisque c'est Mick Guzauski, connu entre autres pour son travail remarquable sur Random Access Memories, qui s'occupe du mixage de 13.

"Pendant la tournée Black City Parade, je me suis acheté plein d'instruments électro, MPC, Maschine Studio, Ableton... L'électro m'intéressait beaucoup."

Nicolas Sirchis, Indochine, Rafaëlle Hirsch-Doran, Seuil, 2021


Les musiques électroniques étant aussi anciennes que le rock, il était temps. Nous espérons que Nicolas ait fini par choisir son école parmi les fonctionnements très différents de ces instruments, et gageons qu'un bon nombre d'entre eux prennent actuellement la poussière, en particulier au vu de la nullité édifiante de sa reprise synthétique de "Heroes" ou encore de son affligeant Berlin Mix de "Belfast" - où l'on entendrait presque Olivier lui expliquer patiemment les fonctionnalités les plus basiques d'Ableton avant de le laisser s'amuser. A-t-il vraiment l'impression avec de telles singeries, de faire comme dans les années 80 ?

 
Cela n'empêche cependant pas Nicolas d'être crédité d'un nombre croissant d'instruments, une constante depuis le départ de Dominique. Chacun des instruments est même écrit au pluriel (les pianos, les guitares, les synthés...). On entend ainsi son très évident piano à la fin de "Cartagène", ses synthétiseurs sur "Station 13" et "Kimono dans l'ambulance" (ses propres compositions, enrobées par Olivier) et aimerions savoir sur quels titres il a estimé nécessaire de jouer la babasse à la place de Marc Eliard. Il est aussi amusant de noter que la cadence ternaire des accords de "Black Sky" interdit à Nicolas d'y jouer de la guitare, sous peine de finir dans le décor dès la quatrième mesure.

13 (déplié), 2017

La pochette, dont le format détonne avec celui du disque (vinyle ou CD) est directement inspirée des peintures d'Henry Darger, qui donne aussi un titre à l'une des chansons de 13. La source de cet intérêt pour le peintre américain est à chercher du côté du Pariscope, puisqu'une exposition avait eu lieu au Musée d'Art Moderne en 2015. L'occasion de rester dans la grande tradition nicolienne de montrer sur ses pochettes... des filles. Un choix très classique et prévisible de la part de notre héros, donc. Quelle ne fut pas notre surprise lorsqu'il fut plus tard présenté comme une prédiction de #metoo !
"En fait, avec le recul, cette pochette prend un autre sens : elle est sortie quelques mois avant #metoo, Weinstein, les porcs... C'est la révolte du féminin sur le patriarcat. Je suis heureux de l'avoir fait avant de l'avoir senti venir...(sic)"

Nicolas Sirchis in Indochine, Rafaëlle Hirsch-Doran, Seuil, 2021

En plus d'être assez gonflée, sa phrase n'a aucun sens, et la pochette de 13 non plus. Rappelons, s'il le fallait, que le fait d'aimer les filles n'est pas synonyme de quelconque féminisme.

Voir : Indochine par Nicola Sirkis & Rafaëlle Hirsch-Doran, Le dernier tabou
 

Henry Darger donne par ailleurs son nom à l'un des titres de 13, que nous nous attendions à voir nager au-dessus du lot lorsque nous avons appris la présence de Marc Eliard à la composition. Et c'est vrai, le titre est un des moments forts de l'album. En live en revanche, le savant mélange de voix pré-enregistrées et d'échos ne masqua pas totalement le fait que ce titre était difficile à chanter pour Nicolas, même en début de set.


"'Henry Darger' est une des propositions de composition que j'ai amenées à l'époque, qui a été décortiquée et reprise pour certains passages. La basse commence toute seule, comme une grande, avec des petits sons de synthé."

Marc Eliard in Indochine, Rafaëlle Hirsch-Doran, Seuil, 2021

Mais c'est avec "La vie est belle", assez miraculeusement protégée de toute fuite sur Internet que l'ère 13 fut lancée chez le régulier Yann Barthès. Et ce qui nous frappa quasi-instantanément, c'est que toutes nos plaisanteries sur des phrases "à la Nicolas" n'avaient pas atteint ce niveau d'autoparodie. Même le Sirkisator n'était pas capable d'un tel résultat : Nicolas montre dans "La vie est belle" que rien ne vaut l'original. Et à l'ère de l'intelligence artificielle, ce constat est rassurant. L'occasion également de souligner que l'existence même d'un générateur aléatoire de paroles d'Indochine est assez éloquent. Nous ne croyions pas possible que Nicolas soit si peu conscient de ses tics d'écriture ! Quel est le thème du morceau ? Tel que nous le comprenons, que la vie c'est bien mais parfois c'est moins bien. Bon.

Nos amis sont d'ailleurs allés jouer ce titre dans le métro bruxellois, comme U2 l'avait fait deux ans plus tôt. Vous souvenez-vous, comme nous l'écrivons régulièrement sur ce blog, que l'on retrouve quasi-systématiquement les idées utilisées par Mk2 dans les deux années précédentes ?

Un beau succès auprès des fans et du grand public, un peu comme en son temps "J'ai demandé à la lune", une autre composition signée Mickaël Furnon. De là à y voir une stratégie commerciale qui offrirait à 13 un démarrage aussi fulgurant que l'opus de 2002, il n'y a qu'un pas. Nicolas invoqua simplement, pour sa part, un choix de la maison de disques.


NRJ Music Awards (ou awkward), 2017

Mais s'il nous faut parler d'écriture parodique, il est plus adapté encore d'évoquer "Karma Girls", un troll magistral de Jean-Louis Murat qui reprend les tics d'écriture de Nicolas pour en faire un des pastiches nicoliens les plus réussis à ce jour. Pourtant, ni notre héros ni personne dans le public ne semble avoir capté cette blague de l'auteur de Un singe en hiver. Le sérieux avec lequel Nicolas continue de chanter cet exercice de style provoque toujours chez nous de larges fous-rires.

Le titre et l'esthétique indienne ne semblent se justifier que par la présence d'un sitar - peut-être le Danelectro dont joue Marc Eliard sur une des photos du parpaing. C'est à se demander quel élément a précédé l'autre. Quant au clip, la brève référence à la Holi laisse place à une redite de "Belfast" : un public décidément extraordinaire dialoguant avec le plus bel être humain du monde. En d'autres termes, une publicité agressive pour un certain mode de vie indochinois dont nous avons déjà parlé. Mais c'est surtout une idée piquée à Coldplay... deux ans plus tôt !

Voir : "Hymn for the Weekend" (Coldplay, A Head Full of Dreams, 2015)

"Black Sky" sur le 13 Tour

De même qu'"Henry Darger", un autre titre est inspiré par une exposition : Kimono, début 2017 au Musée des Arts Asiatiques.


"J'adore moi l'album des Sparks qui s'appelait Kimono my house, et ça faisait très longtemps que je voulais faire [un titre] avec ce terme 'Kimono', et justement, avec le nom Indochine c'est un peu lourd à porter, Indochine, kimono, c'est un peu facile. Donc j'ai attendu, et là, kimono, ambulance, j'avais trouvé le truc."

Difficile de ne pas pouffer de rire face à des explications d'une telle absurdité. Comme dit par ailleurs, à part une pochette attrayante, les fans pourront difficilement éprouver quelconque intérêt pour la musique proposée par les Sparks puisque les intérêts de Nicolas ne sont que visuels et vaguement sémantiques.


Il est à noter que "Kimono dans l'ambulance" bénéficie d'une enveloppe marketing particulière, puisqu'il eut droit à un clip mobilisant des moyens financiers encore plus larges. Il est même qualifié sur Internet comme dans le parpaing de "premier court-métrage" de Nicolas, qui le dote d'une affiche et d'une diffusion cinéma.

Le motif justifiant ce traitement de faveur ? Visiblement, il ne s'agit que de la durée de l'objet visuel en question : douze interminables minutes, une première pour Indochine (Mk1 ou Mk2). Rappelons néanmoins qu'un "court-métrage" n'a pas de durée minimale. L'honnêteté intellectuelle voudrait même que l'on définisse un vidéoclip comme un court-métrage visant à promouvoir un titre musical : tous les clips réalisés jusqu'ici par Nicolas ("More...", "Un ange à ma table", "Gloria", "Karma Girls" et donc "Kimono") sont donc des courts-métrages, ou aucun n'en est. Après le dantesque raté que fut le clip de "Tes Yeux Noirs" signé par un Gainsbourg saoûl, la carrière de Nicolas manquait d'un coup d'éclat filmique digne du duo Farmer-Boutonnat. Et comme d'habitude chez lui, "faire mieux" se résume à "faire gros". 

Les plans drone, le slow-motion, la qualité exceptionnelle de l'image, la mobilisation de membres du GIGN (qui avaient sûrement mieux à faire) et de têtes d'affiche médiatiques (mal, ou pas dirigées) ne sont hélas pas un gage de qualité, pas plus que ces douze minutes de ralentis lourdauds et répétitifs ne parviennent à donner à la vidéo un label "cinéma d'auteur" que Nicolas recherchait manifestement.

"Depuis pas mal de temps, j'avais noté ce titre dans un de mes carnets et j'avais cette idée d'écrire un morceau autour de ce paradoxe de l'intérieur d'une ambulance où on essaye de retarder la mort, de donner ou redonner la vie et de l'extérieur avec la ville, les rues où la vie semble se dérouler, indifférente… "

Nicolas Sirchis, Allociné, mars 2019


Nous avions déjà souligné à propos de Black City Parade que notre héros n'avait pas compris la définition du mot paradoxe. Tout comme "Un été français", le film Kimono et son explication rejoignent directement les baragouinages sur le pseudo concept de l'album de 2013, révélant une nouvelle fois l'interchangeabilité des choix chez Mk2, et les tentatives désespérées de produire un discours artistique. Pourtant, de telles explications lui vaudraient sans aucun doute d'être recalé à l'entrée de n'importe quelle école d'art.

"Comment vous est venu le choix d’opposer le ralenti à l’intérieur de l’ambulance et la vitesse normale à l’extérieur ? Vous êtes-vous inspiré de films ou de cinéastes ?
- C'était ma vision du film de souligner le paradoxe
(soupir, ndlr) entre la vie à l'extérieur et la vie ou la mort comme suspendues à l’intérieur. J'aime beaucoup le slow motion et les plans aériens. Gus Van Sant est une référence pour moi."

Nicolas Sirchis, Allociné, mars 2019


Entre ce clip et celui de "Karma Girls", on va finir par comprendre que Nicolas adore le ralenti. Le résultat final, lui, n'est que l'étirement pénible et arythmique d'une poignée d'images mentales nées avec le morceau et que son réalisateur n'a hélas pas développées. Pour l'anecdote, parler de "la vie, la mort" est une blague récurrente dans les milieux artistiques pour exprimer un manque d'inspiration.

"Un bémol aussi sur la vidéo Kimono dans l'ambulance où l'on suit une ambulance vintage sillonnant les routes enneigées de l'Aubrac. Elle tombe complètement à plat."

Lena Lutaud, Le Figaro, 2018


Peut-être faut-il plutôt voir dans l'imagination du chanteur, des questionnements : que faire d'artistique avec tout cet argent ?


L'argent permet aussi de rémunérer de talentueux compositeurs. Pourtant, Nicolas se sentit obligé de préciser que Renaud Rebillaud, producteur de Sexion d'Assaut et Gim's, avait dans sa jeunesse fait partie d'un groupe punk du 13e arrondissement. Oui, et alors ? Doit-on voir une parenté avec l'excellent groupe dans lequel Nicolas se retrouva au micro au début des années 80 ? Le mot punk est-il devenu une promesse de sincérité et/ou de qualité ? En tout cas, ce punk du treizième est à l'origine des "Bella", "Tu vas me manquer" et autres "Color Gitano" dont la qualité n'est plus à prouver.

Le chanteur d'Indochine a donc bel et bien fait appel à l'un de ces faiseurs de tubes qui toucheraient les jeunes d'aujourd'hui. Le compositeur, sachant se servir de ses oreilles, sut parfaitement comment faire plaisir à Nicolas... Et on peut sans crainte spéculer que l'instrumental de "Song for a dream", profondément générique et interchangeable, a consterné Olivier, qui confiait déjà dans Black City Parade le film un certain ras-le-bol des suites d'accords magiques. Il existe à n'en pas douter dans les cartons de projets des dizaines de "Song for a dream" en puissance, mais Nicolas est le seul à décider du final cut... Pauvre Olivier, qui dut aller jouer cette purge sur le plateau de C à Vous ! 


Voir : Black City Parade, Le Film, Révisionnisme et malentendus


Il est navrant de se remémorer le combat qu'a mené Nicolas pendant des années pour se défaire d'une image trop variété, en se réclamant d'une certaine culture dite alternative à l'époque où c'était la mode. Tous ces efforts pour arriver en bout de chaîne avec un des morceaux les plus lisses jamais sortis et qui rencontra un grand succès au sein du fandom. La réaction de nos amis face à "Glory Hole" en 2020 résume l'affaire : une légère honte face à des travaux de jeunesse correspondant à une mode révolue, dont les influences grossières n'étaient absolument pas digérées.

Rappelons-nous aussi ce jeune oLi De SaT alternatif et underground, personnage aux grosses chaussures qui écoute "Nine inch nails des trucs comme ça", autour duquel la communication fut assez matraquée pour que l'on s'en souvienne. Il avait alors critiqué un The Cure devenu trop sage avec sa pop à guitare sèche... Une telle arrogance était-elle nécessaire chez le sang neuf dont avait besoin Nicolas aux débuts d'Mk2, qui joue aujourd'hui les singles de 13 au piano sur le service public ? À moins qu'Olivier ne soit plus cet oLi enthousiasmé et enthousiasmant. Rouler dans le même lave-linge que le patron pendant vingt ans, c'est prendre le risque qu'il déteigne.

Voir : 1999 - Dancetaria, 2002 - Paradize

Nicolas & Olivier, 2017

Les titres précédemment cités sont des exemples éloquents, mais ni les premiers ni les derniers, de la chute drastique de la qualité des textes de Nicolas. Jusqu'aux années 2010, nous pouvions toujours lui trouver un certain sens de la formule qui pouvait parfois faire mouche. Mais cela fait maintenant une décennie que recyclage et ornementation sont de rigueur. Nicolas semble se complaire dans la réutilisation jusqu'à l’écœurement de thèmes, formules et slogans qu'à force de décliner dans un ordre ou dans l'autre, il prive de sens ou à défaut, d'impact. Ce que montrait cette séquence hallucinante, où le chanteur ne sait plus dans quelle chanson il a chanté quoi.

"Je sais plus de quelle chanson vous faites allusion là (sic), c'était laquelle... Ah c'est 2033 ! Nan c'est pas 2033...  Si c'est 2033, sisi c'est 2033... Nan attends c'est, où est-ce que... Je commence avec [...] que j'arrive pas à faire, y'a un la qui dure... Suffragettes BB. Ouais. Euhhh... Nan c'est pas Suffragettes BB... Le la... - C'est pas Station 13 ? - C'est pas dans Cartagène ? - ....... Attends. Mais oui parce qu'on l'a répété là et puis y'a un la qui fait deux mesures sur le premier couplet, et une mesure sur le deux... UN ETE FRANÇAIS. Et tout le monde a encore besoin de moi ! Lalalalalala... Voilà."

Nicolas Sirchis, Hotmixradio, septembre 2017

Ses paroles plus que jamais interchangeables, applicables à n'importe quelle situation, donnent l'impression de ne pas pouvoir être chantées autrement qu'apprises par cœur. Récitées par des fans dévoués qui ne savent pas face à qui ils lèvent le poing, mais marchent ensemble et c'est le principal. Loin et protégés d'un monde sombre et mystérieux, où certaines personnes n'écoutent pas Indochine.

"Nos Célébrations", sorte de redite de "La Treizième Vague", montra cependant en 2020 que Nicolas continuait de creuser.

Voir : Ceux qui n'aiment pas Indochine, 2020 - "Nos Célébrations" & Singles 2001 - 2021


Cela fait bien longtemps que Nicolas n'a plus rien à dire ni à défendre, à part sa légitimité à rester sur le devant de la scène. Toutefois, il semble sur 13 vouloir évoquer certains sujets de société, ou plutôt cocher les cases d'un certain nombre de hashtags, et donc se faire valider lui-même par une nouvelle génération. Et ce, avant même le parpaing. Ainsi, y passent :

#feminist : avec "Suffragettes BB" (mélange d'un titre de Bowie et d'un titre de Gainsbourg), inspirée par la fameuse photo de Trump signant un amendement sur l'avortement, exclusivement entouré d'hommes. On sent Chloé Delaume, co-auteure du texte, fatiguée et redondante. Quant à Nicolas, il aime toujours les filles, surtout quand elles y vont.

"De tous temps, on a essayé de rendre la femme coupable de tout. L’homme était considéré comme l’idiot du village mais la femme, soit on la brûlait soit on la mettait au couvent. Sans tomber dans le féminisme à l’excès, je préfère faire une chanson comme 'Suffragettes BB' que 'Femmes je vous aime'."

Nicolas Sirchis, Le Populaire, mars 2018
 
Comme à son habitude, Nicolas se sent obligé de prendre ses distances avec la variété française, qui l'a pourtant largement formé. Comble de l'ironie, les paroles du "Femmes je vous aime" de Julien Clerc collent parfaitement au rapport à la féminité que nous connaissons à Nicolas - et qu'il se rassure, on ne le trouve pas franchement féministe à l'excès.
 
 
S'il doit être très fier de son jeu de mots avec le "point G-néral", nous ne sommes en revanche pas certains que ce "Introvertis l'ordre et la morale" soit une pirouette volontaire ; mais nous aurons l'occasion de reparler des aventures de Nicolas Sirchis avec la langue française. Il ne sut jamais non plus très bien quel accord de guitare venait après l'autre, mais est-ce bien utile de continuer à le faire remarquer - la guitare est totalement décorative sur ce morceau quasi-entièrement synthétique.

Voir : Nicolas et la guitare

 
#queer : avec "Tomboy" (tiré du titre d'un film de Céline Sciamma), censé raconter les tourments d'un garçon transgenre (ou une fille, Nicolas ne sait plus très bien), le terme anglophone signifiant simplement "garçon manqué". La superficialité du texte, parlant de "devenir un garçon" et de "mettre les robes de ta mère", trahit non seulement une écriture paresseuse à base de formules recyclées, mais surtout, une nouvelle fois, un besoin de communicant de s'insérer au chausse-pied dans les mouvements sociétaux actuels plutôt qu'un engagement réfléchi.
"Quand  Erwin Olaf a commencé à la faire [la pochette de 13], euh il m'appelle en catastrophe... Au départ c'était 13 filles, et il me dit : 'Y a une fille qui veut absolument pas mettre de robe, qui a même pleuré, qui veut mettre un pantalon et qui dit qu'elle est un garçon.' Et j'lui dis "Mais c'est incroyable parce que moi j'ai, c'est, c'est l'histoire même d'une chanson", donc j'lui dis "Qu'elle s'habille en pantalon" et donc elle est au milieu de ces 13 filles."

Nicolas Sirchis dans Le Lab de Virgin Radio, 2017

 

De plus, comme le veut la tradition des duos chez Mk2, "Tomboy" n'est en fait qu'un caméo de Kiddy Smile qui, toujours selon la tradition, disparut assez vite des radars indochinois. D'ailleurs, la chanson existe aussi sur disque dans sa version originale sans Kiddy Smile, numérotée comme le fut en son temps le "Pink Water" écrit par Brian Molko. Preuve s'il en est que Nicolas n'estime pas ses featurings comme se suffisant à eux-mêmes : ce que lui a écrit, eh bien c'est quand même mieux.

L'histoire est racontée par le patron lui-même durant la campagne de promotion de l'album. 
"C'est ma nièce qui me l'a fait connaître en, sur le titre "Let... em... BITCH" ("Let a B!tch know", ndlr)... et euh, j'ai été tout de suite intéressé par... son agit-prop c'est-à-dire la façon dont il, il assumait son truc. Et donc euh, comme j'avais écrit en parallèle la chanson "Tomboy" euh, j'l'ai contacté, je lui ai fait lire et il était partant à mort."
Nicolas Sirchis dans Le Lab de Virgin Radio, 2017


Pourtant, le souvenir de Kiddy Smile différe légèrement de cette version officielle.

"Est-ce qu’il t’a expliqué les raisons de son choix ? Vos univers musicaux sont pour le moins éloignés.
- Il se tient super au courant de ce qui se fait. C’est sa nièce qui lui a montré mes clips, il a bien aimé mon discours, il trouvait que c’était rafraîchissant. De mon côté j’étais un peu hésitant, je réfléchis trop, je me demande si ça colle à ce que je fais. Je me suis dit : 'Si j’aime la musique, je le ferais'. J’ai adoré. J'ai choisi la chanson que je préférais. J’ai écrit mon texte et il m’a laissé libre."

Kiddy Smile, Têtu, septembre 2017

Pierre-Edouard Hanffou et Nicolas Sirchis pendant l'enregistrement de "Tomboy"


Une fois encore, nous assistons à la communication bien rodée d'un chanteur auquel il faudrait décerner une médaille pour se tenir au courant de ce qui se fait, et qui trouve intéressantes des choses piquées à droite à gauche au sein des tendances. Mais surtout, Pierre-Edouard Hanffou (de son vrai nom) semble divulguer par accident l'étonnant fonctionnement interchangeable d'Mk2 chez qui, une fois invité, l'on peut choisir la chanson où l'on posera sa voix en vue d'un produit fini. Il aura sans doute été ravi de constater que Nicolas ne s'était intéressé à ses activités (en l'occurrence, un clip) qu'au moment de lui faire franchir les portes du studio. Une fois le nom et la réputation du musicien yvelinois associés à Indochine, Nicolas se fichait manifestement du reste.

Un rapprochement musical avec "Marilyn" a été énormément discuté, il ne s'agit toutefois que d'un bête rythme à consonance de parade militaire. La composition du morceau, un assemblage de nombreux éléments disparates, n'a que peu à voir avec le single mansonien de Paradize.


#antifa : avec "Un été français", une chanson qui explique que le FN c'est mal et que l'orgasme c'est bien. Le morceau est en fait perçu par le plus grand nombre comme la chanson "française" par excellence. Sur le Central Tour, un extrait de la Marseillaise est d'ailleurs diffusé en introduction du morceau, et l'audience des stades la reprend avec une telle ferveur que nous restons perplexes quant à l'intention artistique derrière ce choix.
"Sur le choix de mes morceaux, il y a certainement des gens qui votent Front national qui nous écoutent mais je ne vais pas me censurer par rapport à ça."

Nicolas Sirchis, Le Populaire, mars 2018

Certainement oui, et cela n'a rien d'étonnant.


#notmypresident :
avec "Trump le monde" (simple jeu de mots sur un titre des Pixies), une chanson étrange que nous n'avons pas longtemps imposée à nos oreilles. Profitons-en pour rappeler qu'Olivier Gérard s'était publiquement agacé d'un U2 mettant en garde le public américain quant à l'issue de cette élection... Pour finalement permettre ce titre une fois l'élection passée. C'est une nouvelle occasion pour nos amis de faire des doigts d'honneur, et de placer des samples vocaux (incompréhensibles), une recette de studio facile pour accentuer de faibles passages instrumentaux. Il est peu dire que nous sommes ici dans un moment musical d'une rare vacuité, auquel aucun des musiciens présents sur scène ne croit si ce n'est Nicolas.
"Barack Obama avait changé l'opinion, avait changé la vision que nous avions des Américains, tout d'un coup c'était des gens comme nous, habillés comme toi et moi, ah putain ils sont un peu plus cool, eeeeet... L'arrivée de Trump a stérilisé tout ça, a choqué tout ça, a plombé tout le dossier.
- Je te laisse parler du titre, "Trump le monde" ?
- Ouinonmaisc'était... Oui c'est, mais y'a p... Oui, c'est Trump le monde, oui c'est ça."
Nicolas Sirchis, Virgin Radio, septembre 2017
 
Nicolas, qui avait plusieurs fois confié détester les Américains, prend peut-être son cas pour une généralité.

 

Pour les chansons de 13 comme pour les albums précédents d'Mk2, notre héros dévoile par ses laïus superficiels au possible qu'il ne maîtrise que des titres et de vagues slogans. Nicolas a toujours eu peur d'être considéré ainsi, mais nous en sommes bien désolés : il donne par sa paresse l'image d'un très grand simplet. "Song for a dream", comme une confirmation que ce titre ressemble beaucoup au Nicolas actuel, survit d'ailleurs aux années et conserve sa place dans les setlists. À l'image de la différence saisissante entre les textes de Nicolas pour Mk2 et ceux de son ancien groupe, 13 est définitivement un album de réseau social, qui se décline très bien en extraits, jingles et donnerait presque l'impression d'être fait pour ça. 

"Moi je suis né ici pour n'être qu'avec toi..."  

"Juste être bieeeeen
Être avec toiiiiiii...
"

"C'est ma viiiiiie..."

"C'est juste ma vie c'est juste mon âââme
On aura une vie incroyââââble...
"


Ici, nous croyons qu'il serait profitable pour #nicolasirkis de décoller un peu de son compte Twitter.

Voir : Avant-propos

"Nicola Sirkis est revenu vers moi cet été en me proposant quatre morceaux, mais aucun texte ne lui a convenu. Le problème, c'est que je voudrais vraiment que les textes du groupe reviennent à une écriture baroque, pleine d'hypallages et d'images étranges, comme à l'époque de 7000 danses, mon album favori, sorti à la fin des années 1980. Mais ce qu'une chanson pop impose, c'est la simplicité, l'efficacité du texte. Indochine a tellement renouvelé son public qu'il s'adresse, hors le cortège massif des fidèles, à une majorité de jeunes, d'adolescents. J'aurais aimé pour eu des paroles plus complexes, finalement proches de celles de Thiéfaine, mais ce n'est pas compatible, leur univers ne peut se situer là."

Chloé Delaume, entretien avec Barbara Havercroft, "Le soi est une fiction"


Olivier bosse bien, maîtrise ses logiciels, séquenceurs et synthétiseurs, et aime sûrement toujours le travail de studio. Malheureusement, les puissants arrangements de 13 font office de cache-misère à une musique attendue et redondante. De la musique du groupe qui débuta avec Paradize quinze ans plus tôt, ne subsistent que les miettes des influences et références qui en constituaient un contenu déjà chancelant.

Voir : Influences et références

13 est aussi le produit d'une époque où l'importance d'un groupe d'êtres humains jouant ensemble a été largement revue à la baisse. Une partie non négligeable des musiques pop à tendance électronique semble aujourd'hui réduite à des codes, des éléments et signifiants, des sons et beats, des agglomérats visuels et/ou aléatoires (on met ça avec ça...)... Des loops qui tournent, des éléments en quatre temps qui se suivent... Et l'ordinateur ne paraît plus évitable, que ce soit durant la composition ou en live où il est au centre du rendu final.

Ce n'est pas un mal en soi, et même au contraire pour qui aime la musique électronique. Mais il aurait été souhaitable que 13 assume totalement un aspect machinique, voire industriel, plutôt que se servir de l'ordinateur comme d'un constructeur de morceaux aléatoires. Cela aurait rappelé à oli sa truculente jeunesse aux débuts d'Internet où l'on écrivait dans un mélange de langage SMS et de fautes d'orthographe. Il est pourtant possible de mener une musique énergique à la couleur industrielle, entre énergie électrique, artificialité et agressivité métallique, sans sacrifier l'aspect humain.

Nous pourrions avoir un Indochine avec une boîte à rythmes, des séquences et des samples en direct comme sur le Dancetaria Tour, que saurait pourtant parfaitement gérer Olivier Gérard. Au lieu de ça, sur le 13 Tour, nous sommes allés écouter défiler un long fichier accompagné par la grosse caisse de Ludwig Dahlberg et quelques guitares, et nous demandions franchement à quoi correspondait encore ce groupe de rock.

Stade Pierre Mauroy, 2019

Mk2 semblait pourtant vouloir se lever contre une certaine aseptisation de la pop, avec courage et indépendance, en proposant des morceaux plutôt longs et un album construit "à l'ancienne". Malheureusement, et nous ne pouvons pas les en blâmer, il est difficile d'échapper à son époque : assistanat excessif de l'ordinateur, course à l'attention, compression extrême, communication visuelle abusive sur une foultitude de réseaux sociaux. De fait, l'album est bien trop fatigant à écouter à l'ancienne, c'est à dire tout simplement en laissant jouer la musique.


Pour le 13 Tour, Nicolas se pointa sur scène décoloré et plus glam que jamais avec sa veste à paillettes, bowiesque à la façon d'un Reality Tour. Pourtant, il faut plutôt aller chercher du côté de Mick Jagger (ici dans "Shine a Light" à 63 ans) pour comprendre ce Nicolas qui ne veut plus s'arrêter malgré le poids des années et des jambes.
"Il y a des exemples qui me touchent comme les Stones, ils ont 75 ans, vingt ans de plus que moi et ils sont en pleine forme et ce qu’ils présentent n’est pas trop dégueu."

Nicolas Sirchis, Le Populaire, mars 2018

"J'ai toujours dit ça. À vingt ans je me voyais pas à trente ans, à trente ans je me voyais pas à quarante, blablablabla... Là j'en ai cinquante euh, c'est vrai que si on dit soixante, là ça sent quand même le sapin hein... Enfin pour être sur scène, digne. Maintenant j'y travaille, donc c'est vrai que je suis plutôt en forme par rapport à d'autres."

Nicolas Sirchis, Coope of the pope, mars 2011


"Black Sky", 2018

Voir : David Bowie


Les problématiques très présentes dans les années 80 avec les "bandes" (voir Depeche Mode) reviennent ici sous une forme nouvelle : les cinq musiciens d'Indochine jouent sur une timeline, déclenchant de nombreuses pistes sonores synchronisées avec les vidéos et la lumière. Comme ici, où l'aspect club est très largement assumé (une grosse artillerie, au détriment d'idées intéressantes pour un énième medley).

Paradoxalement, les critiques immanquables dans les années 80, sur le décalage entre le live et le pré-enregistré sont devenues rares, si ce n'est inexistantes. Tout le monde s'en fout, et les critiques n'ont plus qu'à aller se faire voir. Que s'est-il donc passé sur les quinze dernières années ? Avons-nous fini par accepter d'aller écouter une timeline défiler, comme à Disneyland ?


Des débuts d'Mk2 et son gros rock, il ne reste aujourd'hui plus que l'obligation d'avoir un vrai batteur, et nous nous demandons même pourquoi, au-delà de l'envie manifeste de ressembler à un vrai groupe de rock. Cette musique serait plus pertinente avec une vraie boîte à rythmes chiadée et moins de pistes. Certes, l'album semble avoir les couilles voulues par Nicolas, à la différence - à ses oreilles - de la musique d'Mk1, mais même Alice et June paraît malin au regard de ce qui est proposé en 2017.

"Pour moi, 13 est le meilleur album d'Indochine depuis les années 1980. En termes de chansons, et de son. Le son est vraiment bon, massif, américain."

Ludwig Dahlberg, in Indochine, Rafaëlle Hirsch-Doran, Seuil, 2021


Il serait intéressant de connaître l'avis de Ludwig Dahlberg sur chacun des disques où Nicolas posa sa voix.

Boris Jardel sur "Station 13", Bruxelles, 2021

Pourtant les festivités autour du mode de vie indochinois continuent, année après année. Le 13 Tour présentait même la spécificité d'être sponsorisé par la banque préférée des Français, le Crédit Mutuel. Et en effet, Nicolas ne s'est jamais montré spécialement gêné par le fait d'aller chercher la thune là où elle est.

"Le Crédit Mutuel donne le LA", publicité sur le périphérique parisien, 2018

"Pour ce 13 Tour, Nicola Sirkis va encore plus loin. Il s'en prend aux fondements du show-biz français en se passant de producteur. Un tremblement de terre dans le milieu. Michel Sardou et Mylène Farmer restent indissociables de Thierry Suc. Gad Elmaleh, de Gilbert Coullier. Après trente-six ans de carrière, Sirkis estime qu'il connaît les ficelles. De l'extérieur, il semble seul face à ses fans. Mais en confiant le marketing et le travail de régisseur à une société externe, il s'assure un revenu confortable sans prendre l'intégralité du risque. Après avoir négocié une somme fixe pour lui, il impose ses conditions: billets à tarif unique (40 euros) et show grandiose. Avec ce système, même un géant américain comme l'entreprise de spectacles Live Nation n'a pas gagné d'argent sur la tournée de 2013.

Pour les artistes à l'affiche comme Florent Pagny et Bertrand Lavilliers, qui demandent entre 39 et 65 euros pour une place de concert, le discours d'Indochine, et ses places uniques à 40 euros, a des effets dévastateurs. Il les renvoie à une image de voleur. « Sirkis en Robin des bois du show-biz est une posture », accusent plusieurs producteurs.

Le leader d'Indochine s'est déniché un surnom qui vous assoit une réputation : « le pit­bull », car « il mord dès qu'on le contredit ».

Des shows grandioses mais à un prix public au plus bas du marché : à quoi tient le miracle ? Pour gagner davantage, Sirkis amortit ses frais fixes de préproduction (répétitions, création du décor) sur un nombre conséquent de dates. Il noue des partenariats. Pour ce 13 Tour, il a accepté pour la première fois d'avoir une banque comme partenaire. « Indochine rassemble les foules depuis près de quarante ans, il embarque toutes les générations et a le souci de rendre la musique accessible à tous », explique Estelle Bourgin, en charge des partenariats musique du Crédit mutuel (via la plateforme RiffX, ndlr).

Sirkis surveille aussi les dépenses. Tout le monde doit se serrer la ceinture. À l'inverse, Kissing My Song (KMS), la PME dont Sirkis est l'unique associé, affiche un chiffre d'affaires de 1,7 million d'euros en 2013, 1,6 million en 2014 et 900.000 euros en 2015. Les profits sont plutôt confortables: 500.000 euros en 2013 puis 83.000 et 316.000. Pour 2016, on ne le saura pas. « Comptes déposés avec déclaration de confidentialité », fait savoir le tribunal de commerce de Paris."

Lena Lutaud, Le Figaro, 2018


Il est normal de gagner de l'argent avec son activité, beaucoup moins de prendre les gens pour des imbéciles en faisant courir le bruit qu'on n'en gagne pas, voire qu'on joue à perte, lorsqu'on est assis sur autant de pognon. Salomon Hazot, président de Nous Productions (racheté par Live Nation en 2016), a son avis sur la question :

"Quand je suis chez Nous Prod, je dois organiser la tournée d'Indochine. Pour des raisons qui vont faire rire tout le métier, puisque tout le monde y est presque passé, je décide de ne pas organiser la tournée d'Indochine, pour un désaccord avec Nicolas. 
- Juste pour dire aux gens, nous deux on le sait mais... Nicolas Sirchis qui au fait est le vrai boss d'Indochine... a la réputation d'être très compliqué avec les producteurs, n'en faire qu'à sa tête et de changer de producteur à chaque tournée. C'est un peu ça que vous voulez nous dire ?
- Je dirais tout simplement : comment dire poliment que c'est un voyou ? Je ne sais pas.
- Je suis désemparé. (rires)
- Oui, non... Je trouverais volontiers une expression... Mais on va en rester là. Et donc je décide de ne pas faire Indochine, et tous ceux qui ont fait Indochine se reconnaissent bien là, mais une grande partie l'ont fait, et Live Nation fait Indochine. Et ça nous fait tous marrer, parce que Nicolas... Et je dirais qu'il a eu raison ! Il tombe sur quelqu'un qui est totalement abruti et qui jette l'argent par la fenêtre, parce qu'encore une fois ce n'est pas son argent ! Jamais oublier que Live Nation n'est pas producteur de spectacles privé, c'est une multinationale. Ça gagne c'est bien, ça perd c'est bien, c'est pas grave."

Salomon Hazot, Sold Out (16:35), mai 2023

Budget illimité. Nicolas put même s'organiser une grande fête d'anniversaire au stade Pierre Mauroy (faute de U Arena où il se voyait bien, mais heureusement le grand écran fut reconstruit à Lille à l'identique !), et se montra très ému une fois le programme de la soirée écoulé, avec l'arrivée sur scène de la fanfare de la garde républicaine, comme s'il ne s'y attendait pas. Un peu comme quelqu'un qui dirait "Oh, il ne fallait pas..." après avoir envoyé lui-même les cartons d'invitation.

Stade Pierre Mauroy, 2019

Après de pénibles dates du 13 Tour où pas même l'ombre d'une nostalgie ne se manifesta dans nos esprits, le concert du Stade Pierre Mauroy acheva de nous casser les oreilles, et confirma avec un certain brio des craintes déjà anciennes.


Imaginez la musique comme de la sculpture. Dans un premier temps, vous accumulez des morceaux de terre glaise, et façonnez une forme grossière. Dans un second temps, vous enlevez de la matière, puis sculptez l'ensemble plus précisément.

Indochine Mk2 ne fait plus qu'ajouter de la matière par gros pâtés. Quand un arrangement apparaît dans un morceau live, plus jamais il ne le quitte. Qu'ils soient anciens ou actuels, les morceaux joués par ce groupe-là ne sont que des amoncellements d'arrangements grossiers extrêmement fatigants pour les oreilles. Les dates suivantes, notamment à l'espace Niemeyer et au sommet de la Tour Montparnasse ne firent qu'enfoncer le clou, avec un Nicolas vocalement insupportable, face à qui plus personne ne peut faire de remarque.

Bien sûr, cette débauche de moyens donne forcément un résultat impressionnant, à l'image de tous ces clips chers, ces campagnes de communication chères et ce rendu sonore cher. Pour un public de consommateurs, pour ainsi dire de clients fidèles qui avaleraient n'importe quoi pour autant que la marque Indochine soit là, cela fait le job et bien plus. Cependant, voici un aperçu très juste de comment le 13 Tour peut sonner face à ceux qui ne sont pas préalablement fans.

Voir : Indochine, "13 Tour", 16 février 2018, AccorHotels Arena (bertrandferrier.fr)


L'ère 13 révèle par tous ses aspects un fonctionnement par empilement : il n'est question que de quantité.

Voir : Étienne Daho


Et Nicolas, qui louait chez U2 une capacité à laisser respirer la musique serait bien inspiré de suivre cet exemple, ne serait-ce qu'un tout petit peu, plutôt que se concentrer sur la scénographie du groupe irlandais et le look de Bono.

"Henry Darger", Colmar, juillet 2018
 
13 n'est ni meilleur, ni plus moderne, ni plus progressiste que tout ce que Nicolas a pu faire auparavant, il continue en revanche de confirmer l'opportunisme et l'autocomplaisance du chanteur. Pire encore, il transpire la thune, et que les arguments employés par les fans pour défendre Nicolas concernent essentiellement la carrière et la réussite est immensément parlant. 13 n'a rien à voir avec les années 80, si ce n'est un aspect assez outrageusement bling bling sans aucune forme d'ironie. Comme nous le faisions remarquer précédemment, avec Nicolas il n'est question que de quantité et de dimensions, et il n'a pas compris que ce n'était pas un gage de qualité. Le Central Tour et ses tonnes de matériel ne firent que le confirmer. Mais notre lectorat peut-il entendre que faire gros n'est pas synonyme de faire mieux ? Que ni l'argent dépensé, ni la complexité des dispositifs mis en œuvre, ne peuvent compenser un manque si flagrant d'originalité et de maturité ?


Selon le parpaing, les deux cerveaux d'Mk2 sont particulièrement fiers de 13 et le voient comme un égal à Paradize. D'une certaine façon, nous pouvons comprendre ce point de vue : cet album a tout pour plaire, et coche toutes les cases de la séduction du public actuel d'Mk2 - largement mis en valeur sur les écrans durant la tournée. Nous aussi en avons apprécié quelques morceaux, et comme systématiquement parmi les indophiles : nous ne sommes pas d'accord entre nous.

"13 je le mettrais du côté Paradize, c'est un peu le bis."

Olivier in Indochine, Rafaëlle Hirsch-Doran, Seuil, 2021


Il est aussi possible de considérer que la présence de Mickaël Furnon (pour le versant grand public) et celle de Jean-Louis Murat (pour le versant lettré) renforcent ce sentiment d'avoir affaire à une sorte de nouveau Paradize.

"Il y a eu le 3, Paradize, et le 13."

Nicolas in Indochine, Rafaëlle Hirsch-Doran, Seuil, 2021


Ailleurs dans le parpaing, il estime que les Meteors, Black City et 13 forment une trilogie, "sans le savoir, sans le vouloir"... Mais nous connaissons assez bien la porosité des analyses de Nicolas et sa propension à faire les choses en improvisation totale, pour ne pas avoir à s'attarder davantage sur ces nouvelles tentatives de trilogie...

Voir : 1996 - Wax, 1999 - Dancetaria, 2002 - Paradize

Olivier Gérard s'étant démarqué par des remix dans la veine electro-indus qui a forgé sa musicalité, nous serions curieux d'entendre les albums qu'il pourrait écrire dans un cadre plus personnel, sans les limites imposées par Nicolas. Olivier, qui préférera toujours être comparé à Trent Reznor qu'à Jean-Michel Jarre, a depuis le temps emmagasiné assez de finances pour s'entourer de synthétiseurs, et délivre ici le maximum de ses compétences synthétiques. Et en effet, les fans du musicien lorrain - s'illustrant souvent par leur rejet d'Mk1 - ont adhéré à 13 de façon quasi-unanime, poursuivant l'idée selon laquelle ce groupe-là est bien plus mature qu'Indochine Mk1. Et ce, malgré un Nicolas qui a définitivement perdu tout ce qui avant, pouvait le rendre intéressant.

"L'Aventurier" à la Coopérative de Mai, Clermont-Ferrand, 2020

Sachant pourtant oli très orienté shoegaze et alternative rock, nous serions curieux de savoir s'il existe des versions plus guitare des morceaux qui finirent sur 13. Mais connaissant la répulsion de Nicolas pour des bonus intéressants, nous ne le saurons jamais. L'album est pourtant sorti six fois en deux ans (voir annexes), sans aucun inédit à se mettre sous la dent, ni même aucun document intéressant pour un amateur de musique. Mais à chaque fois, toute nouvelle sortie aura eu sa campagne de communication sur les réseaux sociaux. Et les ventes furent exceptionnelles, sans compter les recettes d'un merchandising inépuisable, qui comblent grassement les coupes dans le prix du ticket.

La fast fashion proposée sur l'Indoshop est pourtant à l'image de la musique d'Mk2 : vite usée, et obsolète dès la sortie d'une nouveauté. L'album transpire l'impudence et l'auto-complaisance, tel un Nicolas qui n'en finit plus de révéler sa personnalité comme un livre ouvert, au fur et à mesure que la marque Indochine continue d'exister.

Voir : Biais d'auto-complaisance


À l'approche d'un nouvel album, après le je-m'en-foutisme de "Nos Célébrations" et les tonnes de son, d'acier et de lumière du Central Tour, que va bien pouvoir trouver notre héros pour faire encore plus fort

 
Voir aussi sur le blog :

2013 - Black City Parade

Indochine par Nicola Sirkis & Rafaëlle Hirsch-Doran 

Révisionnisme et malentendus

David Bowie


Annexes :

Les sorties de 13

  • 8 septembre 2017 : Album CD, 2CD (4 titres "bonus") & vinyle. Box collector, avec l'album, des photos, une K7 et un walkman (livré sans casque). Il ne s'agit pas vraiment d'un walkman mais d'un numériseur de cassettes fabriqué en Chine et de mauvaise qualité, que l'on trouve facilement en ligne dans toutes sortes de déclinaisons : ici, un autocollant 13 est collé dessus. Il est fourni dans une pochette en coton noire estampée "13", et avec un cordon de serrage 100% coton !
  • 4 décembre 2017 : Le pack faux walkman + K7 (album en intégralité !) est disponible en ligne au prix de 76€.
  • 16 novembre 2018 : Nouvelle box collector avec un bouquin de photos, des clips et des crayons de couleur / édition 3CD avec l'album en version instrumentale et deux titres "bonus" déjà présents sur la première édition, deux titres live tellement compressés qu'ils en sont inaudibles, et un livret de 24 pages.
  • 22 février 2019 : édition limitée (on ne sait pas en quoi) à prix spécial. Il s'agit de l'album simple en digisleeve.
  • 14 mars 2019 : édition FNAC avec des vinyles de couleur : 13 est translucide.
  • 13 décembre 2019 : nouvelle édition vinyle pour Noël, mais cette fois-ci il est blanc !