2010 - Hello Manchester !

Durant le Meteor Tour, Boris Jardel avait l'habitude de se faire un petit kif avant "Drugstar", immortalisé sur le film Putain de Stade.

À 1:17, vous l'entendez dire maladroitement "Hello, Manchester !", au Stade de France, à Saint-Denis.


Mais comme toujours chez Indochine Mk2, il y a un original.

En l'an 2000 à Londres, Liam Gallagher lance "Hello Manchester !" (à 0:15 sur la vidéo ci-dessous). Parce qu'Oasis sont mancuniens, eux, et nous vous renvoyons à la riche et fascinante histoire de la pop anglaise pour comprendre en quoi il est amusant de dire "Hello Manchester !" à des Londoniens. Nous entendons parfaitement les huées du public, réponse à la fantaisie du chanteur.


En France, cela n'avait aucune autre finalité que d'amuser les quelques-uns qui connaissent ce live d'Oasis. Si Jardel avait voulu faire le malin, il aurait été plus dangereux et plus pertinent pour un Français de dire "Bonsoir Hénin-Beaumont !" à des Niçois par exemple. Mais l'envie pour ce fan indéboulonnable des frères Gallagher de se prendre pour un lad était plus forte.

Boris Jardel et son Epiphone Supernova Noel Gallagher sur le 13 Tour, 2018

Nous aussi on aime bien Oasis, cette pop anglaise in your face et pensée comme telle : un groupe prolétaire à l'assaut des charts britanniques et toutes voiles contre les posh art students. Mais quitte à vouloir référencer l'attitude de Liam Gallagher, rappelons tout de même que ce dernier, au delà d'être un vrai lad mancunien, avait déjà consciemment pastiché les looks de John Lennon et de Ian Brown. Le chanteur d'Oasis, à la différence d'un Boris Jardel affublé d'un maillot de l'équipe nationale anglaise, n'a pas besoin de se déguiser en un personnage pour être ce qu'il est. Nous regrettons d'avoir à rappeler ici que la classe sociale n'est pas un déguisement, même distanciée par le changement de pays. Sommes-nous vraiment les seuls à trouver affligeant cet alignement de stéréotypes britons systématiquement proposé par le guitariste ?

La queue de la comète semble être une vraie zone de confort pour Indochine Mk2, dont l'histoire n'entretient aucune espèce de lien avec Manchester ni même franchement avec l'Angleterre au delà de quelques goûts pour certaines figures célébrissimes. Nous n'épiloguerons donc pas davantage sur le ridicule de lancer "Hello, Manchester !" à Saint-Denis pour enchaîner sur le consternant "Drugstar", une composition de Nicolas pour Wax (1996).

Un album profondément révélateur de l'incompréhension et du dépassement de Nicolas face aux musiques britanniques de cette époque. Un comble.
Si seulement la lumière pouvait être plus sombre
Si seulement Saint-Denis c'était la banlieue de Londres
Fatal Picards, "Cure Toujours", 2007

Voir aussi sur le blog :

2009 - La République des Meteors 
 
 
Annexes :

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