Un sixième livre officiel

Ce post précède la sortie du livre. Pour l'article dédié, voir : Indochine par Nicola Sirkis & Rafaëlle Hirsch-Doran


Après Indochine (1986), Le Septennat (1988), Insolence Rock (2004), Indochine, le livre (2011) et Kissing my songs (2011). Nous ne connaissons pas d'autre groupe ou artiste qui en ait proposé autant.

(Nous ne prenons pas en compte ici Les petites notes du Meteor Tour)

Symptôme d'une entreprise musicale protéiforme dont la perception est dictée par Nicolas, et qu'il faut sans cesse réactualiser. Et peut-être aussi d'une époque dans laquelle le passé peut être remodelé au besoin, où l'on peut se permettre d'oublier les faits, au profit d'une histoire plus arrangeante.

Voir : Révisionnisme et malentendus


Si une seule chose nous étonne, c'est qu'il reste des gens surpris par ce choix d'une photo du chanteur seul, et à qui il tient à cœur de rappeler cette croyance ancienne : le lunaire "c'est un groupe"... Malheureusement, ceux qui trouvent ce choix tout à fait normal et légitime, ou ne se posent même pas la question, semblent très majoritaires.


L'autrice a débuté une promotion, assez discrète :

 
Un choc très parlant entre générations parlant de plusieurs groupes nommés "Indochine". Entre nostalgie, vagues souvenirs de vieux tubes, et coups de foudre pré-adolescents. Avec Émilie Mazoyer (amie personnelle et VRP officieuse de Nicolas depuis des années) et Laurent Lavige, "spécialiste de musique", qui récite le dossier de presse, agrémenté de plusieurs lieux communs.

En pleine commémoration de mai 1981, et donc en plein retour de hype pour le président socialiste, l'auteur des "Tzars" y est présenté comme un "soutien de la première heure de Monsieur François Mitterrand".

Rembobinons :
"Quand on sort, on voit plein de gens dans la rue. On comprend alors que Mitterrand est passé. Mais je ne m’intéressais pas vraiment à la politique, je ne crois même pas être allé voter. Je n’ai pas vécu la fin du giscardisme comme une période horrible, on était quand même libres de faire de la musique. Ce soir-là, je me suis dit : 'Mince ! J’espère que ça ne va pas être le bordel, maintenant', alors qu’on avait beaucoup d’espoir en notre groupe… - Tu ne croyais pas en Mitterrand ? - Je m’en foutais. Dans ma famille, on voyait les chars soviétiques arriver place de la Concorde [Il rit.]"

Nicolas Sirchis, Paris Match, 2020
"Nos Célébrations", 2020

Et tout l'échange est à l'image de cette ânerie du chroniqueur de France Inter. Un comble pour une émission qui s'appelle "Le vrai du faux", où personne ne se montre capable de la vérification la plus élémentaire. Un apéro entre amis, où un quelconque souci d'exactitude ne ferait que casser l'ambiance.

Quant à Rafaëlle Hirsch-Doran, bien que sans aucun doute sincère, elle est justement intéressante pour Nicolas car elle a le point de vue de sa génération, un esprit critique encore insuffisant, et la candeur nécessaire pour le considérer comme source la plus fiable. Comme chaque nouvelle génération de fans ! Nicolas travaille continuellement à minimiser et discréditer la réalité de l'histoire d'Indochine Mk1, au profit d'hagiographies dont le regard frais éloigne tout recul nécessaire pour étudier cette histoire de façon pertinente.

Le livre n'est pas encore sorti, et nous serions curieux de savoir si Rafaëlle Hirsch-Doran a demandé à Nicolas pourquoi il avait besoin d'un sixième livre officiel. A t-elle lu les précédents, dont Indochine (1986) et Le Septennat (1988) ? Insolence Rock était déjà un livre fait dans un esprit "fan" avec Sébastien Michaud, et sorti en pleine mode du rock dans une maison d'édition spécialisée dans les récits subjectifs. Que donnera la comparaison entre tous ces livres ?

Voir : 2002 - Paradize


L'autrice t-elle repéré de très éventuelles contradictions ou périodes sombres ? Ce n'est qu'une spéculation à ce stade, mais permettez-nous d'en douter à la seule lumière de ses récentes interviews. Nous avons pu remarquer que ses interventions, orales ou écrites, ne mentionnent jamais les gens gênants pour le chanteur d'Indochine. Même son choix de photo sur Instagram à l'occasion de la date anniversaire du groupe est parlant : les deux gentils devant.



Celles et ceux qui ont lu Starmustang doivent se languir de l'avis de la mère de Nicolas sur cette histoire, plausiblement devenu urgent suite aux interventions de son père ces dernières années.


Pour en revenir à l'émission de Canal+, l'échange proposé montre une nouvelle fois que la place qu'occupe aujourd'hui Nicolas n'est possible que grâce à l'ignorance de ses défenseurs. Nous verrons en temps donné si ce sixième livre officiel apporte des éléments intéressants, mais a priori nous devrions être immunisés contre ce principe de mutabilité du passé bien installé.


(Oui, le présent article recycle une partie du commentaire que nous avons posté sous la vidéo)


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