Licence dyslexique

"Ma drogue à moi, mon psychédélisme, c'est le surréalisme, le côté non formel de la littérature. On a une chance énorme avec la langue française de pouvoir faire des choses, je me permets de casser les codes, pour en faire quelque chose de nouveau. Mais, en revanche, je parle bien dans la vie ! Pas comme les gens de la télé-réalité, qui disent 'faut que je te voye' ou 'qu'on croive'... Je suis adepte du bon parler français, le langage mdr, ça me déprime."

Nicolas Sirchis in Indochine, le livre, Jean-Eric Perrin, 2011


Il existe une asymétrie entre cette sortie et les faits. Le phénomène est connu et reconnu, y compris par les fans : il est peu dire que le héros de ce blog entretient un rapport compliqué avec la langue française.

"Il m'avait confié plusieurs fois sa difficulté à écrire les paroles de ses chansons, mais aussi que c'était un exercice qu'il aimait, en dépit de la dyslexie dont il souffrait depuis tout gosse. Il faisait toujours appel à un correcteur orthographique, et un ami à lui revoyait la copie."

Jean-Claude Perrier, Le Roman-Vrai D'Indochine, Bartillat, 2005

 

"Je pense que Nicola a souffert d'une sorte de dyslexie : quand je lui ai donné des paroles, il a parfois inversé des syllabes. Ce n'est pas grave, pour "Ladyboy" il a mélangé deux de mes textes, et ça a marché. J'avais fait deux chansons différentes, sur deux "yaourts", et il n'arrivait à chanter aucune des deux telle quelle. Il a fait sa version hybride, sa cuisine, et m'a demandé ce que j'en pensais. J'étais circonspecte au début, mais en fait ça fonctionnait bien et ça a touché les gens."

Valérie Rouzeau in Indochine, le livre, Jean-Eric Perrin, 2010


Nicolas serait donc possiblement atteint de troubles développementaux relatifs au langage, que l'on retrouve avec le préfixe "dys". Ces troubles des apprentissages n'avaient aucune existence officielle à l'époque où Nicolas était scolarisé, et n'ont été reconnus comme handicap que quelque trente années après sa naissance. La dyslexie est, parmi eux, le trouble le plus connu du grand public, qui abuse souvent du terme pour englober plusieurs de ces troubles en rapport avec l'utilisation du langage oral ou écrit.

Voir : Dys- (pathologie) (Wikipédia)


A la lumière des informations connues à ce jour et malgré quelques hypothèses, rien ne semble lui avoir été formellement diagnostiqué. Il est néanmoins possible d'observer des signes récurrents, durables et spécifiques de difficultés de maîtrise du langage chez Nicolas. Il est en effet fameux pour ses erreurs d'orthographe, de syntaxe et de grammaire à l'écrit, mais pas uniquement. Sa manière souvent laborieuse de s'exprimer oralement ne peut être ignorée. Ses interventions hésitantes sont ponctuées d'expressions toutes faites, noyées par des circonlocutions, des pantonymies, des manques du mot (quand on l'a sur le bout de la langue mais qu'il ne vient pas), des paraphasies et des erreurs morphosyntaxiques, parfois jusqu'à finir à côté de la plaque. Elles trahissent une difficulté à être informatif, organiser et encoder son discours, accéder à son lexique mental.

 

Nicolas se distingue par sa propension à inventer des expressions en remplaçant un mot par un autre.

"Vous prenez soin de vous.
- Non je tiens, je... je tiens soin du public."

Nicolas Sirchis, 2010

 

Cela devient d'autant plus gênant quand cette tendance le pousse à des contresens dont il ne prend pas conscience, ou qu'il ne parvient pas à corriger.

[...] Nous on est une anecdote par rapport au 10 mai. C'est vrai que c'était notre première (sic) jour de répétition - Premier jour de répétition. - Après on est sorti et le monde a changé. 'Fin la France a changé. Les médias sont libérés, la peine de mort a été abolie, l'homosexualité a été abolie.

Nicolas Sirchis, 20h30 le Dimanche avec Robert Badinter, 9 mai 2021.


Bien évidemment, le mot que Nicolas cherchait était "dépénalisée" (en 1982, ndlr).

"La chasse aux sorcières elle a, elle dure encore aujourd'hui, quand on voit une moitié du parlement français crier à l'homophobie au niveau du Pacs."

 Nicolas Sirchis, interview de 1999.

"Indochine a toujours été pour l'antiracisme, l'antisionisme..."


Nicolas Sirchis, interview pour l'ambassade du Pérou, 2020

Nous savons que notre héros est un grand chançard, mais ne mesure peut-être pas à quel point ses difficultés à s'exprimer pourraient lui poser un jour d'autres sortes de problèmes.


Il est même connu pour inventer des mots, comme le fameux "connotaissance", présent depuis les années 80.
En 1987, Nicolas répondait à un téléspectateur sur l'origine du nom "Indochine" :

"C'est un hasard. Y'a aucune connotaissance chavirée (sic) de... C'est euh... C'étaient les syllabes qui étaient jolies."

Connotation ? Chavirée ? L'occasion de rappeler que la vraie explication du nom Indochine, c'est bien que les syllabes étaient jolies, plutôt qu'une quelconque inspiration littéraire. La production d'un esprit très visuel et symbolique, estimant une certaine musicalité des syllabes supérieure au sens des mots. Et Nicolas a raison, "Indochine" ça claque.

Voir : Marguerite Duras et la bande dessinée


En 1991, lors d'une interview avec Laurent Boyer, Nicolas évoqua Joe Glasman, qui avait produit 7000 Danses et mixé 3.
"On avait décidé de se produire nous-mêmes aussi, avec Joe Glasman, qui avait mixé le troisième album, on avait trouvé des bonnes connotaissances (sic) avec lui."

Ce qu'il faut entendre ici, c'est connivences. Et notre héros de le ressortir vingt-six ans plus tard :
"Moi j'aime beaucoup l'electro berlinoise, Helena Hauff, Paul Kalkbrenner, etc. Y'a des connotaissances (sic) depechemodiennes..."

Nicolas Sirchis, 2017
 
Et lorsque nous lisons "accointances" dans une interview retranscrite sur papier, notre petit doigt nous dit qu'il ne faut pas nous prendre pour des bacs à douches.
"Nos maîtres sont morts et nous sommes seuls notre génération n'est plus une génération mais juste celle qui reste... Le rebut et le coupon d'une génération qui promettait hélas plus qu'aucune autre... Voilà pourquoi sans doute tous nos amis sont morts notre seule faute c'est d'y avoir survi. (sic) Poaaaah ! j'adore ! c'est vachement bien !" 
Nicolas Sirchis in Black City Parade, le film.
Nicolas avait le texte sous les yeux.

Loin du répertoriage intégral (et impossible) d'un éventail d'erreurs qui, sans analyse, ne servirait qu'à s'acharner sur un clou déjà enfoncé, notre démarche ici est de mettre en perspective ces difficultés et de jeter un éclairage supplémentaire sur cet étrange phénomène qu'est le quasi-officiel charme Sirkis. Vous savez de quoi nous parlons : de cette propension des fans de Nicolas à lui passer les pires énormités, que ce soit en interview ou sur scène... voire à trouver ça mignon. Une indulgence qui, vue de l'extérieur, laisse franchement perplexe. Pour ne pas dire agacé.

Voir :
Ceux qui n'aiment pas Indochine


Ainsi, à notre connaissance, il n'y a guère que le public indochinois pour attendre avec une sorte de complicité et presque une certaine impatience, le moment du concert où sa star va... se planter.

C'est pourtant rare et inquiétant, un chanteur-parolier qui parvient à oublier ou mélanger les textes de morceaux qu'il chante en concert depuis 10, 20, 30 voire 40 ans. Sans compter les classiques erreurs de placement, tout cela en dépit voire à cause de la présence de prompteurs en grand nombre, un dispositif que Nicolas a toujours justifié par le "respect du public" !


Des prompteurs servant donc visiblement à pallier une mémoire verbale peu performante, loin de résoudre tous les problèmes puisque Nicolas, handicapé par sa lecture, en oublie régulièrement de chanter. Mais surtout, il a très souvent galéré à citer ses propres textes. En vrac : "une fille les bras en croix" sur "Hors-la-loi" ; "La chasse aux sorcières va bientôt commencer" ; "J'embrasse pas" ; "Que reste t-il de nos baisers noirs sous la mer" sur "Morphine", etc.


 
Il existe aussi une confusion étonnante sur "Françoise" :
"Ca avait commencé avec Françoise, c'est l'histoire d'une faille... d'une fille qui saute d'un immeuble, donc c'était pas très drôle."

Nicolas aux Déferlantes d'Argelès, 2014

"Françoise (qu'est-ce qui t'a(s) pris ?)", c'est l'histoire d'une fille qui l'invite chez elle, il prend ça pour une proposition mais c'en était pas une : gros râteau. Il semble que la fille qui "saute d'un immeuble" soit plutôt celle de "Satellite" : "Quand je vous ai vue la première fois / une ingénue du haut de son toit / Ailleurs, ailleurs / Et vous m'avez montré du doigt / Un peu perdue dans vos émois / En pleurs, en pleurs".
"Encore une fois, Eluard m'inspire, à moins que ce ne soit Baudelaire... Attends... Enfin bref, il y a du Baudelaire ou du Eluard là-dedans, ah ah ! Ca m'apprendra à piller les poètes !"

Nicolas Sirchis in Kissing My Songs, Agnès Michaux, Flammarion, 2011
 
Il serait intéressant de retrouver le poème en question. Peut-être "Une fille volante", de Paul Eluard ? Et pour ceux qui argumenteraient qu'il est difficile d'avoir une mémoire impeccable sur un tel répertoire de chansons (et nous sommes absolument d'accord), souvenons-nous d'un tout jeune Nicolas feuilletant son cahier de paroles sur scène en 1984, ou encore en 2000, au Stef Concert.


En 2017, Nicolas galère à retrouver dans quelle chanson il a mis telle phrase, et la séquence est hallucinante.
"Je sais plus de quelle chanson vous faites allusion là (sic), c'était laquelle... Ah c'est 2033 ! Nan c'est pas 2033...  Si c'est 2033, sisi c'est 2033... Nan attends c'est, où est-ce que... Je commence avec [...] que j'arrive pas à faire, y'a un la qui dure... Suffragettes BB. Ouais. Euhhh... Nan c'est pas Suffragettes BB... Le la... - C'est pas Station 13 ? - C'est pas dans Cartagène ? - ....... Attends. Mais oui parce qu'on l'a répété là et puis y'a un la qui fait deux mesures sur le premier couplet, et une mesure sur le deux... UN ETE FRANÇAIS. Et tout le monde a encore besoin de moi ! Lalalalalala... Voilà."

Nicolas Sirchis, Interview fleuve, Hotmixradio, 2017

D'ailleurs, les prompteurs lui affichent également les accords à jouer sur sa guitare, sans empêcher confusions et arythmies en pagaille. Un manque incurable de sens musical, que quarante ans de pratique (notamment avec Jean-Pierre Pilot) n'ont hélas jamais pu guérir.


Pourtant, les "éléments de langage" (Incroyable, irrationnel, ce public nous donne la force, etc.) récurrents chez Nicolas, comme chez un grand nombre de politicards et que nous avons beaucoup critiqués sur ces pages, ne sont pas forcément qu'une astuce de communicant.

Non, c'est aussi souvent une astuce de personne
atteinte de troubles du langage, pour qui toute sortie des sentiers battus entraînerait une aggravation des difficultés à s'exprimer. Nicolas a donc ses phrases toutes faites, il arrive même qu'elles sortent sans réel lien avec la conversation, comme un réflexe : ("J'suis assez optimiste..." ; "pas dupe..." ; "consciemment ou inconsciemment..."). A l'inverse, il s'engouffre aussi souvent dans un tunnel verbal empêtré, franchement déconcertant pour l'interlocuteur. Les exemples sont trop nombreux pour s'embarrasser à en choisir un, encore que celui de 2021 chez Yann Barthès soit parmi les plus parlants à ce jour.

Voir :
2020 - "3SEX" & Singles 1981 - 2001

Bien que la présence de solécismes et néologismes dans les textes d'Indochine précède de loin la sortie du Baiser, c'est en 1990 qu'Yves Bigot provoque la colère de Nicolas en lui reprochant, dans un article assassin, un "Corrige-moi mes fautes" un tantinet maladroit.

"La vache ! Je n'avais pas droit à la licence poétique."

Nicolas Sirchis in Kissing My Songs, Agnès Michaux, 2011



Ainsi, c'est depuis cette époque que la "licence poétique" est devenue un élément de langage récurrent chez Nicolas. Il appuie souvent sur cette "liberté de casser les codes" dont nous jouirions dans la langue française. Alors oui, bien sûr, Nicolas a droit à la licence poétique (quoi qu'il veuille y mettre) et même à la faute volontaire. Souvenons-nous de "Wonderwall" (un mot qui n'existe pas), d'un Liam Gallagher à qui l'on reprocha un "the sun has rose" ("Morning Son",
Beady Eye, 2011) ou encore du "because there ain't no one for to give you no pain" d'America dans "Horse with no name".
 
Un "corrige-moi mes fautes" ne nous choque pas davantage que les "brutals" de "Comateen". En revanche, "comme si la vie nous l'empêchera" ("Memoria") ou "tombera les croix" ("Song for a dream"), c'est impardonnable et franchement laid. Passées ces observations qui comportent leur dose de subjectivité, nous aurions beaucoup de raisons de nous demander si ces licences poétiques ne procèdent pas d'un arrangement avec des troubles du langage beaucoup plus ancrés. Quitte à revenir, encore et encore, sur sa scolarité.
"Je lis beaucoup, et encore pas assez à mon goût. En troisième, j'étais tombé sur une prof de français qui me le faisait déjà remarquer : je bidouillais les mots et la syntaxe. Je pense que la langue permet de rentrer dans une sorte d'art contemporain, pour faire résonner la langue autrement, comme un tableau moderne."

Nicolas Sirchis in Indochine, le livre, Jean-Eric Perrin, 2011

Nous sommes ici à deux doigts d'un Nicolas nous expliquant que son babil de nourrisson était en fait l'invention d'une nouvelle langue. Nicolas écrivait avec de trop nombreuses fautes d'orthographe et de syntaxe, et sa professeure le lui reprochait, point. Et en parlant de fautes, nous sommes certains que l'orthographe de Dancetaria vient d'une faute lorsqu'il voulut noter Danceteria dans un de ses carnets.


Rembobinons. Comme nous le savons, en 1973, Nicolas a été placé en classe de transition au collège Paul Eluard suite à ses difficultés scolaires et langagières (un collège-lycée qui aujourd'hui propose un cursus dédié aux enfants dys). Aujourd'hui encore, il existe de nombreuses raisons de penser que le monsieur n'a jamais fait la paix, ni avec sa langue maternelle, ni avec l'école, ni avec ses semblables.

Voir : Ramassage scolaire

Cette intégration d'office dans ce qui était considéré comme une "voie de garage", ne menant qu'à des filières techniques ou à la sortie rapide du système public a représenté, selon ses propres dires, une profonde blessure pour l'enfant qu'il était. Starmustang le confirme avec une certaine précision. D'autant plus alors que Stéphane, son frère jumeau, continuait lui en filière générale !

"Un jour, je serai quelqu'un de connu et je reviendrai cracher sur la gueule de tous ces profs !"

Nicolas Sirchis à propos de son adolescence dans Indochine,
Jean-Eric Perrin, Calmann-Lévy, 1986


Sans compter que nous savons tous la cruauté à laquelle peuvent se livrer les autres élèves dans une cour de récréation, notamment envers les classes d'enfants en difficulté : voir aujourd'hui du côté des classes SEGPA et leur image en société. 

Christophe Sirchis, que ce soit sur papier ou devant un micro, a beaucoup mis en relief un certain complexe d'infériorité que Nicolas aurait entretenu vis-à-vis de Stéphane. Il semble pertinent d'imaginer que ce complexe ait en partie pour origine le sentiment d'injustice d'un enfant au fonctionnement cognitif particulier, et qu'il se soit propagé bien au-delà de ses relations avec Stéphane.

"Au début il voulait pas trop, parce que il voulait montrer que c'était, lui, il arrivait à faire quelque chose... Mais après ça allait mieux, ça va, il est cool mon frère."

Stéphane Sirchis, Fréquenstar, 1992


Après avoir tant souffert de reproches et observations manquant sans doute de bienveillance,
Nicolas a pris le contre-pied de ses détracteurs, et s'est servi de sa maîtrise fluctuante du français pour se forger l'aura d'artiste incompris que nous lui connaissons aujourd'hui. Une image, à n'en pas douter, que le nouveau roman et l'art contemporain auront aidé à consolider en lui fournissant une nouvelle lecture (même si servie toute prête) sur ce qui le complexait tant.

Voir : Marguerite Duras et la bande dessinée, Art contemporain


Ces imperfections langagières, voire ces non-sens qui truffent (volontairement... ou non) ses textes, il les considère désormais comme une poésie toute per
sonnelle. Il semble même éprouver un certain plaisir à placer des solécismes dans les morceaux destinés à sortir en single : "Little Dolls", "Memoria", "Belfast", "La vie est belle". Par défi, peut-être.

Il s'agit de sa part d'une souscription à l'idée que la liberté formelle prévaut sur tout, quitte à sacraliser des écritures désagréables ou incorrectes. Soit. Plus problématique, néanmoins, est une certaine tendance à confondre "avoir un style" et "faire du style", à savoir invoquer cette liberté formelle pour transcender toute possibilité de critique et, pire encore, pour dissimuler de la paresse ou une absence de sens et de contenu. S'il faut l'expliciter : faire des fautes de français ne constitue pas un style en soi. Pas plus que les trop nombreuses occurrences de formules décoratives : nous osons supputer que les "c'est moi", "", "aussi", "ici", "tu vois", "c'est la vie", "voilà" et autres "poissons volants" servent surtout à combler des pieds manquants.

Nicolas manipule avec largesse cet argument fallacieux d'une poésie que seuls quelques élus (qui ont compris...) seraient aptes à apprécier. Il fait donc des émules, de façon prévisible. L'exemple le plus retentissant en est l'insupportable parpaing où Rafaëlle copie la façon de faire de Nicolas, qui s'y exprime aussi et s'y justifie encore et encore. Des pages entières d'empilements verbaux indigestes, de jolis mots et de tournures pseudo-intellectualisantes pour raconter du vide. 
 
 

Si la langue française n'est pas l'amie de Nicolas, il met régulièrement en cause une autre matière lorsqu'il mentionne son échec scolaire et notamment ses quatre tentatives ratées au bac. On se rappelle son passage en 2014 chez Stéphane Bern, où il s'était livré en quelques mots très parlants sur son rapport aux mathématiques :

"Enfin à cause des maths hein. [...] 2. J'avais 2."

Et nous voulons bien le croire, puisqu'encore aujourd'hui, les comptes n'ont pas l'air d'être tout à fait réglés avec le calcul mental.

- Alors, ces années 2010 seront-elles aussi successful que les années 2000 ?
Nicolas : C'est vrai qu'on fonctionne... Ouais, c'est les, les trois décades. Eh ben, comme je ne peux pas écrire le futur, rendez-vous en deux-mille... vingt.
- Mais jusqu'ici tout va bien, quand même.

- Ah jusqu'ici, tout va bien. Déjà on est en 2013, plus que 8 ans.

Boris : 7.
[Nicolas fait mine de se flinguer]"

Monte le son, 16 février 2013.

Y.B. : "Vous aurez quel âge en 2033 ?
N.S. : - Euuuh... Je sais plus, là j'ai cinquante-huit, cinquante-huit plus douze, ça fait ?...
- Cinquante-huit plus douze, ça fait, euh, [Un chroniqueur : "Soixante-dix."] ça fait jeune, ça fait jeune."

Quotidien, 13 septembre 2017. 

Cadeau : en 2033, Nicolas fêtera ses 74 ans.

Peut-on parler des quarante ans d’Indochine sans évoquer la disparition de votre frère ?
N. S.: On peut poser la question. Je n’ai jamais dit grand-chose là-dessus car c’est extrêmement personnel. Sa disparition remonte à vingt-et-un ans… C’est dingue.

Nice Matin, 29 mars 2022.


S'il fallait éclaircir : Stéphane est décédé en février 1999, il y a donc 23 ans.


Ces difficultés sont rapportées dans plusieurs livres, dont le dernier officiel, en date de septembre 2021, qui précise une nouvelle fois (!) que ses échecs au bac sont "à cause des maths". Dans un article de 1991, Nicolas affirmait avoir obtenu un 15 en français, puis un 16 en philosophie dans une interview de 1996, plausiblement alors qu'il passait un bac littéraire. Si ces bonnes notes dans des matières à si fort coefficient sont réelles et n'ont pu rattraper un 2 dans une matière secondaire, il est facile d'imaginer le désastre quant au reste du bulletin.

Voir : Ramassage scolaire

Une fois encore, il ne s'agit pas ici de procéder à la louche à des diagnostics illégitimes qui ne sont pas de notre ressort et qui, à l'âge actuel de Nicolas, n'auraient que peu de sens. En revanche, cet éclairage nous permet de proposer d'autres analyses de certaines tendances. Ainsi, nous avons beaucoup appuyé sur les inexactitudes de Nicolas à propos de repères temporels, et il est très probable que cela ne relève pas que du mensonge ou d'une méconnaissance de la frise chronologique.

S'il peut par exemple exagérer sa jeunesse lorsqu'il est question d'un épisode un peu gênant, il est aussi possible que cela vienne d'une difficulté à se situer dans le temps et à réaliser
rapidement de simples opérations, comme par exemple déterminer rapidement quel âge il avait en telle année.

Les révélations accidentelles dont Nicolas nous gratifie régulièrement devant un micro complaisant ne sont pas toujours très assumées par la suite. C'est le cas de la Mondaine de Quotidien, où il semble très gêné de s'être étendu, sans y faire attention, sur une habitude étonnante :
"Mais moi j'ai sucé mon pouce jusqu'à... 45 ans, donc euuuuh....
- Mais nan ?
- Mais oui, mais oui, mais oui.
- Comment ?
- Comme ça. [il effectue le geste]
- Mais... Pour dormir ?
- Je, je m'rappelle plus... Mais parce que là tout d'un coup, t'sais, merde ! J'avais du gel dessus."

Une révélation qui n'est toutefois pas exactement une surprise, notamment pour les personnes qui se seront penchées sur Starmustang. Les archives ne manquent d'ailleurs pas concernant ce comportement parfois repéré face à la caméra. Sans se restreindre au pouce, Nicolas porte souvent les doigts à la bouche par réflexe, quitte à les retirer immédiatement. Le flou articulatoire, les tics de rétention salivaire et la mobilité labiale atypique de Nicolas sont sans doute causées par la succion répétée du pouce, et ce plausiblement au-delà de 45 ans.

Voir : Le dernier tabou, avec le syndrome de Peter Pan.

 
Si vous êtes vous-même fan d'Indochine, vous connaissez cette situation où Nicolas apparaît à la télévision, en présence de membres de votre entourage qui eux ne sont pas fans, et vous avez honte. Vous vous dites qu'ils ne comprennent pas ce personnage et son expression si particulière. Qu'ils ne seraient pas sensibles au charme Sirkis. Vous n'acceptez pas que l'on puisse oser dire que Nicolas s'exprime mal, ne mérite pas tout cet intérêt, voire serait idiot et/ou immature. Quoi que vous puissiez entendre, vous préférez vous boucher les oreilles et vous réfugier dans une croyance, partagée par vos amis fans, souvent sur Internet.

Comment conjuguer ce conflit interne aux fans, entre honte et admiration ? Que révèlent les fans de façon remarquable en refusant la critique avec une telle véhémence, à la manière de Nicolas ?
 
 
Rassurez-vous, Nicolas n'est ni plus idiot ni plus intelligent que la moyenne. Une personne déficiente ne saurait exercer un tel contrôle sur une carrière à tant de facettes. Nicolas n'a peut-être pas son bac - comme beaucoup de gens et ce n'est pas une honte - mais il a tout de même réussi à construire tout une entreprise qu'il gère d'un bout à l'autre, au-delà des critiques que nous pouvons opposer à un tel fonctionnement. Il a aussi écrit un recueil de nouvelles qui présente beaucoup de qualités rédactionnelles et imaginatives. Notre héros a même obtenu sa licence de pilote d'hélicoptère, après que Stéphane s'y est longtemps adonné - malheureusement elle est périmée depuis bien longtemps.

Il est impensable que Nicolas ne soit bon à rien. Savoir cuisiner, jardiner et courir sur de longues distances (qui plus est à 63 ans) ne sont pas des activités moins respectables que jouer à plein volume devant des salles combles. Sans compter le fait de savoir gérer une telle entreprise impliquant tant de gens, que ce soient les salariés ou le public lui-même.
 
 
Néanmoins, l'échec scolaire semble avoir pesé lourd dans ce qui semble être une crainte constante de passer pour un imbécile. Ce complexe l'aura amené à se construire sa propre logique culturelle - inévitablement en décalage avec les bases de l'instruction scolaire, et ce n'est pas un mal sauf lorsque cela ne supporte plus la contradiction - mais aussi et surtout à prendre des poses cultureuses aussi vaines que vides, et dont nous avons déjà longuement parlé sur ce blog. Mais répétons-le, l'échec scolaire n'est en aucun cas synonyme de manque d'intelligence.
 

C'est ainsi qu'une peur aux allures post-traumatiques d'être perçu comme stupide ou incompétent a des conséquences contraires à l'effet recherché. En voulant à tout prix être perçu comme très cultivé, esthète, Nicolas attire sur ses lacunes l'attention de tous ceux qui ne le prennent ni pour un prophète, ni pour un génie. Et c'est cela qui fait que les non-fans raillent tant "notre Nicolas".
 
 
 
Vous connaissez l'expression avec la confiture : plus notre héros étale une culture en réalité restreinte, plus il bavasse, alors que son niveau de langage le place en difficulté. Plus il brasse du vent, se contredit sans vergogne, s'auto-congratule, plus il considère avec un certain dédain les personnes qui l'entourent ou ses "collègues" de la scène musicale... Et plus il met en lumière ce qu'il voudrait cacher : la - terrible - banalité d’un homme qui, s’il n’est pas particulièrement limité, n’en est pas moins d’une grande vanité fanant les pousses de talent qu’il aurait pu arroser.

 
Comme largement développé sur ce blog, il dépense beaucoup plus d'énergie à paraître qu'à être. Il semble systématiquement guidé par des références qu'il essaie d'imiter, ce qui n'est pas forcément un mal : fonctionner par mimétisme n'a rien de répréhensible et c'est d'ailleurs comme ça que fonctionnent les humains, commencent et progressent tous les pratiquants, dans quelque domaine qu'il soit.

Les problèmes arrivent quand Nicolas force grossièrement des affiliations tout sauf naturelles à tel ou tel sujet d'admiration pour lui,  allant parfois jusqu'au plagiat visuel comme avec Suede, Placebo, etc. Nous en avons beaucoup parlé. La comparaison avec ses modèles devient alors inévitable et ne lui rend jamais service, bien au contraire. C'est très probablement cela qui explique tant de critiques, dont souffrent Nicolas et ses fans, et nous ne pouvons pas nous en réjouir.

 
Plus grave encore, ses calculs provoquent un questionnement inéluctable : qu'aime-t-il vraiment, sincèrement ? Que ferait-il, seul dans son manoir de retraité ? Ici, nous sommes convaincus que Nicolas aime passionnément l'écriture, plus encore la scène, mais qu'il est porté depuis tout jeune par des intérêts essentiellement visuels, notamment le cinéma puis la réalisation d'installations spectaculaires.
 Tu avais bien une envie, un désir, en dehors de cette capacité en droit ?
 - Oui, je voulais être photographe, journaliste, écrivain... Chanteur, non.

Kissing My Songs, Agnès Michaud, Flammarion, 2012

"C'est Nicolas qui s'occupe de tout ce qui est visuel, bon, il nous impose strictement rien hein... Et ça peut arriver, c'est arrivé hein, on lui dit ça va pas... Tu dégages avec ton idée c'est hors de question."

Stéphane Sirchis, Comme deux frères, 1996

 

Alors pourquoi avoir voulu un groupe de rock, Nicolas ? N'est-ce pas parce qu'au sommet médiatique et culturel de ce mode d'expression, cela représentait un moyen plus rapide et gratifiant d'être reconnu comme une personne de valeur ? Surtout lorsque ce sont les autres qui font la musique ?

En effet, si notre héros - quelle chance ! - arrive à être perçu de la façon dont il le souhaite, ce n'est pas grâce à ses qualités. L'illusion fonctionne grâce à une communication rondement menée auprès d'un public candide et souvent ignorant, donnant l'impression d'être bien ciblé. Il a trouvé auprès de qui, et de quelle façon, passer pour tout ce qu'il n'est pas : un musicien, un littéraire, un poète, un bienfaiteur.

Les troubles de Nicolas peuvent-ils avoir encouragé le control freak qu'il est devenu et dont traite le blog ? C'est plus que possible. La menace que Nicolas percevait enfant chez "les professeurs" s'est élargie à tout un monde extérieur, froid et intolérant, et il continue de l'écrire dans ses paroles à grands coups de première personne. Tout dans Indochine Mk2 n'est qu'une projection spectaculaire du psychisme d'un seul homme, fonctionnant sur la prise de revanche et la compensation.

Voir : Moi je

"Le leader d'Indochine s'est aussi déniché un surnom qui vous assoit une réputation: 'le pitbull', car «il mord dès qu'on le contredit». Dans le milieu de la musique, certains énumèrent volontiers comment il a usé chefs de produit, guitaristes, batteurs et tourneurs."

Lena Lutaud, Le Figaro, 2018


Comme dit auparavant, il est possible que les méchants du monde indochinois soient en fait les vilains des blockbusters que Nicolas se raconte dans sa tête. La bulle qu'il s'est construite pour se protéger a pris des proportions gigantesques, de la taille de stades de football. Et ses fans, plus que jamais, constituent une muraille et une véritable armée. Cela peut expliquer pourquoi sorti du fandom d'Indochine, Nicolas donne une impression inverse à celle dont il jouit chez les convertis. D'où des conflits saillants entre fans et non-fans, et un comportement bravache et souvent lobbyiste de la part des défenseurs de Nicolas.

Voir :
Ceux qui n'aiment pas Indochine

Un projet musical basé sur de telles fondations doit inévitablement fédérer autour de lui certaines formes de personnalité plutôt que d'autres, qu'il serait intéressant d'étudier. Un travail sociologique poussé, méthodique et sérieux, auprès du fandom d'Indochine, serait immensément parlant et donnerait sans nul doute de nombreuses clefs de compréhension sur ce qu'est véritablement ce projet.

 

C'est dans les années 90, au plus fort de la traversée du désert d'Indochine, que Nicolas semblait avoir montré de réelles velléités de progrès, et ce dans tous les domaines. Il avait produit des efforts payants devant un micro - on remercie au passage Jean-Pierre Pilot, pas assez crédité pour son gros coup de pouce - et commençait à apprendre la basse puis la guitare. Ses textes prenaient une nouvelle dimension. Et même dans les médias, il s'exprimait notablement mieux, sur la forme comme sur le fond. Réentendre le Nicolas de l'époque, avec l'habitude de celui du vingt-et-unième siècle, est très étonnant.

Et depuis ? À mesure que le succès est revenu, nous n'avons pu que constater que Nicolas se reposait sur ses acquis, jusqu'à les perdre. Le tsunami d'approbation populaire et médiatique semble l'avoir "revalidé", au point que toute idée de progression est devenue accessoire. Si ce n'est celle des chiffres de vente et de la taille des infrastructures, qui constitue aujourd'hui le sujet central, alors que la musique a été reléguée au second plan depuis bien longtemps.

Comme le prouve cette étrange parenthèse des années 90, des troubles des apprentissages, tout en représentant un désavantage certain, n'auraient pas dû empêcher Nicolas d'être ce qu'il voulait être. On peut rencontrer de telles difficultés et être esthète, cultivé, littéraire. Mais Nicolas a préféré dépenser son énergie dans autre chose que de potentiels progrès, et cela nous amène à la personne d'aujourd'hui, vénérée comme un demi-dieu mais gauche et creuse dans les faits. Malgré une communication rodée appuyant plus que de raison sur ce point, non, Nicolas n'est pas particulièrement cultivé, en tout cas pas tel qu'il voudrait le montrer. Et ce n'est pas grave, car beaucoup de gens s'en sortent très bien sans que leur mode de vie soit validé par Télérama.


Cette fameuse qualité souvent valorisée chez Nicolas : aller de l'avant, a aussi ses failles, et cela semble aller de pair avec sa volonté systématique d'oublier le passé, et de le réécrire au moment de l'évoquer. Une nouvelle fois, il se peut que cela soit en partie inconscient, mais en partie seulement.

"Indochine c'est que des malentendus... Mais justement c'est ça qui nous intéresse."

Nicolas Sirchis, Konbini, 2020

 

Nous savons que Nicolas a beaucoup cherché à provoquer des malentendus pour insérer son groupe au chausse-pied dans des hypes données : mais sur une telle citation il révèle aussi s'être accommodé de malentendus dont il a souffert. Modifier soigneusement le passé sans être contredit : ce serait donc l'un des objectifs principaux de plus de vingt-cinq ans d'efforts de communication. Il y a fort à parier que sans la réussite d'Indochine Mk2, Nicolas souffrirait bien davantage de tout ce qu'il a traversé, et n'aurait pas eu à sa disposition autant d'outils pour se construire son propre monde.
"Non, le bonheur absolu n'existe pas, sinon ça se saurait ! Il faut juste se fabriquer son paradis à soi... Envers et contre tout."

Nicolas Sirchis, Rocksound, avril 2002


La clémence et l'aveuglement dont font souvent preuve les Indofans, qui disent régulièrement être fiers de Nicolas, ressemblent beaucoup à ce que certains parents pourraient éprouver pour un enfant-roi. Au vu de l'histoire familiale de Nicolas, de son comportement, de l'ensemble des analyses proposées sur ce blog mais aussi dans Starmustang, c'est extrêmement logique.
 
College Boy, Xavier Dolan, 2013
 
Qu'Mk2 puise aujourd'hui son carburant dans les erreurs, ignorances et amnésies d'un public qui donne souvent l'impression - à tort ou à raison - de manquer de culture et de curiosité, avec un rejet marqué des snobs et autres donneurs de leçons rarement identifiés, prendrait donc racine dans un problème ancien. Il est même possible que ce phénomène culturel et sa réception soient des symptômes d'un certain échec des politiques scolaires en France. Au delà de l'aspect réac d'une telle hypothèse, il apparaît de plus en plus difficile d'ignorer des aspects qui dépassent de loin nos compétences.

Plus qu'un rapport conflictuel avec la seule langue, c'est un rapport au monde d'une infinie complexité dont il est question. Nicolas se rend-il encore compte de ses difficultés, tant le succès l'a en quelque sorte "réparé" et "revalidé" ?

Que ce soit le cas où non, il nous encourageait dans le parpaing, et c'est très compréhensible au vu de la situation, à ne pas analyser (surtout pas, malheureux !). Pourtant, son cas peut être traité point par point. Ce qui prétendument ne s'explique pas peut au contraire et doit s'expliquer. Mais en ce qui nous concerne il est temps d'arrêter, car nous n'avons pas le goût de l'ultracrépidarianisme.

Voir : Épilogue

Il y a peu de doutes sur la grande souffrance éprouvée par Nicolas au cours de sa vie, et nous ne pouvons que le regretter. Il y a également peu de doutes sur son confort largement amélioré dans une époque de la post-vérité où enfin, rien n'est interdit et tout est permis.

***
 
Annexes :
 

Extrait "Les Champions", Claire Bretécher, Les Frustrés 2, 1978.

2 commentaires:

  1. Dans les 90's, Nico bosse dur, améliore ses textes (je n'ai pas honte de reconnaître que je trouve nombre d'entre eux, datant de cette époque précise, magnifiques), apprend à jouer d'un instrument, et son groupe subit une traversée du désert presque létale.
    Puis, quand il simplifie son propos, refonde quasiment le groupe avec un fan qui n'est pas musicien, c'est un carton.
    Évidemment qu'il ne pouvait plus revenir en arrière : il ne pouvait que creuser ce sillon, à mon humble avis.

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  2. On en parle du "et elle m'éprend" de La Machine à Rattraper le Temps ? J'ai longtemps cherché la signification de cette phrase, usage assurément singulier du verbe s'éprendre (ou était-ce se méprendre ?), d'ailleurs les seules occurrences sur Google renvoient au texte de la chanson. Globalement à partir de 7000 Danses Sirkis donne l'impression d'écrire avec un dico ouvert sous les yeux, d'où il piocherait quelques mots savants pour les insérer au chausse-pieds dans ses textes... Sans forcément en comprendre le sens et ça se sent douloureusement. C'est aussi pour ça que de mon point de vue Tranxen 200 est une parodie visant plus spécifiquement Indochine qu'Isabelle A les Yeux Bleus, car l'usage déviant du vocabulaire vise cruellement dans le mille ! Qu'on ne se méprenne pas : ce n'est pas un reproche que je fais à Sirkis, au contraire, s'il y avait quelque chose à sauver de ses (premiers) textes c'était précisément leur spontanéité et la façon créative qu'il malmenait la langue. A partir du moment où ses fautes de français sont dictées par un dictionnaire de rimes, tout ça m'intéresse beaucoup moins...

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